#merci coach andréanne troestler
September 20, 2015
par Laurent Godbout
Dans le cadre de la Semaine nationale des entraîneurs, la FQA rencontre cette semaine des entraîneurs québécois et veut souligner leur contribution essentielle au développement de nos athlètes et de l'athlétisme québécois. Aujourd'hui, nous vous présentons Andréanne Troestler, entraîneure au Club d'Athlétisme Jakours de Saguenay (Chicoutimi). Faites comme nous et dites #MerciCoach!
Andréanne, contrairement à plusieurs entraîneurs en athlétisme, tu n'es pas venue à l'athlétisme en tant qu'ancienne athlète?
Non, je n'ai pas à proprement parler été une athlète de compétition. J'ai fait mon cours en Enseignement de l'Éducation physique. Par contre, j'ai été sensibilisée assez jeune à l'athlétisme par Jean-Marc Normandin qui était mon prof au primaire et au secondaire. Il me demandait souvent savoir si j'aimerais essayer. Je n'avais pas la tête à ça à l'époque mais j'y ai pris goût pendant mes études.
Tu n'as que 27 ans et ça fait déjà six ans que tu es entraîneur. Qu'est-ce qui t'a fait changer d'idée?
À l'université, je me suis fait souvent dire que j'étais bonne avec les jeunes et j'ai réalisé que c'était vrai. J'avais une bonne habileté à démontrer les différentes disciplines aux jeunes. J'ai poursuivi mon apprentissage en étudiant le développement cognitif et moteur. De fil en aiguille, j'ai été appelée à aider les jeunes aux championnats régionaux scolaires et j'ai vraiment aimé ça.
Qu'est ce que ça représentait pour toi comme perspective?
Sans trop être certaine, je voyais ça comme un à côté, quelque chose que je pourrais faire en attendant de travailler à temps plein comme enseignante. Mais à force de travailler de plus en plus avec les jeunes je me suis demandé si je voulais vraiment faire ça et m'investir? La réponse est venue toute seule. J'acceptais des tâches comme assistante-entraîneur dans le club Jakours. À cette époque, je m'entraînais un peu et j'y ai mis du temps. Graduellement, j'ai participé à des formations, et je me suis spécialisée un peu plus dans les sprints et haies même si j'entraînais des jeunes dans plusieurs disciplines.
Quelle est ta principale motivation comme entraîneur?
Je n'enseigne pas beaucoup cette année et le coaching est presque devenu mon premier travail. Je dirais que ça fait maintenant partie de mon mode de vie. Je le fais pour aider les jeunes à se réaliser par le sport, et je le fais aussi pour moi. Ça demande énormément, mais c'est gratifiant de travailler dans quelque chose où se sent compétent.
Même si tu n'enseignes pas à temps plein, est-ce que tu as la possibilité d'identifier des jeunes qui pourraient venir en athlétisme?
Au même titre qu'un enseignant peut déceler ceux qui ont des problèmes d'apprentissage ou de motricité, on peut aussi identifier ceux qui ont les qualités nécessaires pour réussir dans le sport. Par contre, j'ai souvent les groupes que les enseignants les plus agés ne veulent pas et je ne vois pas les jeunes grandir. Comme enseignante, j'en vois quelques-uns au début de leur cycle scolaire et je les revois plus tard au secondaire.
Combien de temps te vois-tu exercer le «métier»?
Je présume que je ne serais pas capable d'arrêter du jour au lendemain. Pour le moment, j'ai un chum très compréhensif. Je ne sais pas comment ça se passerait si je devenais maman et je suis consciente que ça doit être difficile de jumeler famille et entraînement. C'est beaucoup de temps et il faut que tu sois dévouée..
Quels sont tes objectifs avec les athlètes?
Je veux contribuer à leur développement sur plusieurs plans. Les amener à réaliser leur plein potentiel et acquérir une bonne base. On a en qui ont commencé en première année du Secondaire et qui font du cross-country collégial. On aimerait bien les voir à maturité mais il ne faut pas oublier que nous sommes à Chicoutimi.
Justement, quel serait d'après toi le plus gros obstacle à l'athlétisme en régions?
Il y a peu de connaissance de l'athlétisme chez les parents, les élèves ou même les professeurs. Je ne sais pas s'ils savent ce qu'on fait vraiment sur la piste. On se fait souvent regarder «croche». On a bien essayé d'amener des jeunes des autres sports vers nous pour les aider dans leur développement, mais ça n'a pas vraiment fonctionné. Disons que le nombre de jeunes intéressés ici n'est pas très gros comparativement à ce que j'entends des entraîneurs dans les grands centres. Pour les jeunes ici, ça ne semble pas encore assez cool de faire de l'athlétisme.
À quel niveau es-tu active au club Jakours?
Nous avons un Sport-Études et j'ai six jeunes inscrits dans ce programme. Je m'occupe de la partie développement. Nous avons un groupe de 30 athlètes de plus de 16 ans et nous avons un autre groupe de 25 plus jeunes à partir de la 5e-6e année. J'ai donc environ huit heures de préparation et de séances d'entraînement par semaine.
Quel est ton souhait pour l'avenir?
C'est de garder la forme et de rester passionnée pour le coaching. Je veux que les jeunes continuent à être actifs. J'aime également participer à des projets où je peux sortir du club comme je l'ai fait cet été à la Légion. C'est important de faire autre chose et de travailler avec d'autres athlètes que les nôtres. Il y a des situations différentes à gérer et ces expériences font de moi une meilleure entraîneure.
#MerciCoach