Skip to main navigation Skip to primary content

Athlètes du mois de mars : ariane dubois et émile ollivier

Athlétisme Québec

Athlètes du mois de mars : ariane dubois et émile ollivier

Par Félix-Antoine Lapointe

Québec, le 06 avril 2020 - Suite à d'excellentes performances lors des Championnats canadiens universitaires U Sports à Edmonton, Ariane Dubois et Émile Ollivier sont nommés athlètes du mois de mars 2020 de la Fédération Québécoise d'Athlétisme.  

Du côté d'Ariane, elle a d'abord été nommée athlète féminine de l'année dans les épreuves de pelouses lors du banquet précédant les Championnats nationaux universitaires à Edmonton. Par la suite, elle a confirmé son statut de favorite en remportant l'épreuve du lancer du marteau avec une performance de 18,48m, ce qui lui a permis de terminer en force sa cinquième et dernière année d'admissibilité sur le circuit U Sports. De son côté, Émile Ollivier a remporté son deuxième titre national universitaire en carrière en gagnant le concours du saut en hauteur avec un résultat de 2,11m.

Questions-Réponses avec Ariane Dubois   

Q - Félicitations pour ta victoire au lancer du marteau lors des Championnats U Sports d'athlétisme à Edmonton. À ta cinquième année d'admissibilité sur le circuit universitaire, il s'agit de ton premier titre national. Comment s'est déroulée la compétition et comment as-tu vécu tes derniers Championnats nationaux universitaires ?

R - Je crois bien que mes efforts ont finalement porté fruit ! Après avoir été plusieurs années à l'ingrate quatrième position, je peux dire que je suis entièrement satisfaite de terminer mes années universitaires sur cette note. En effet, la compétition s'est déroulée comme je l'avais visualisée. J'ai assuré de bons lancers. De plus, dès le deuxième lancer j'ai donné le pouls de la compétition avec un jet de 18,48m. Cependant, je ne peux cacher que j'avais une rivale de taille, Noémie Jeffrey, qui m'a talonnée toute la compétition et même toute la saison. Noémie m'a permis de me dépasser, et ce à chaque lancer. Je la remercie.

Q - Comme spécialiste du lancer du marteau, tu excelles à la fois au lancer du marteau en plein air ainsi qu'au marteau en salle. Bien que ces deux disciplines puissent être complémentaires, elles ont des spécificités différentes. Peux-tu nous partager ta vision des différences entre ces deux épreuves en spécifiant comment tu arrives à avoir du succès dans les deux disciplines. 

R - En effet, les deux épreuves peuvent se ressembler par leur nom et par la façon dont on lance. Par contre, il y a plusieurs différences majeures entre ces disciplines. Tout d'abord, il faut faire quatre tours pour lancer le marteau extérieur contrairement à trois tours pour le lancer du marteau en salle. De plus, lors de ma visualisation pour lancer le marteau extérieur, je dois penser à rester longue et fluide puisque le marteau est plus long, tandis que dans le lancer en salle, j'essaie de sortir la plus grande force possible pour lancer. Finalement, pour les entraînements, à l'extérieur je me concentre beaucoup plus sur les entraînements de vitesse et les éducatifs. Pour les entraînements de marteau en salle, je fais beaucoup plus d'entraînements en musculation et j'essaie de lancer le plus souvent possible pour m'habituer aux subtilités entre les deux marteaux. 

Q - Depuis quelques semaines, l'ensemble des installations sportives au Québec sont fermées et les rassemblements sont interdits en raison de la crise de la COVID-19. Comment cela affecte-t-il ton quotidien comme athlète et est-ce que tu réussis à maintenir la forme dans ce contexte particulier ?

R - Il est certain que mes objectifs pour la saison changent du tout au tout avec ces fermetures. En effet, sans la possibilité de m'entraîner sur un cercle de lancer ni en salle de musculation, ma planification d'entraînement est devenue plus difficile. Par contre, je vois cela positivement en me disant que cette situation me permet de me concentrer sur moi et sur mon bien-être personnel.  J'ai donc recommencé à faire de la course d'endurance et du yoga ! Deux types d'entraînement qui ne sont jamais au programme, mais que j'aime bien faire.  Je m'enlève donc la pression d'avoir des objectifs précis pour ne pas me décourager puisque nous ne sommes pas en mesure de savoir quand tout reviendra à la normale. 

Questions-Réponses avec Émile Ollivier  

Q - Bravo pour ta victoire lors des Championnats nationaux U Sports à Edmonton. Tu as remporté un concours chaudement disputé avec une performance de 2,11m. Peux-tu nous parler du déroulement de la compétition et de comment tu as vécu ce concours ?

R - La compétition s'est plutôt bien déroulée! Pour l'une des premières fois de ma carrière, je suis arrivé dans un concours de championnat en étant le favori sur papier étant donné que j'avais effectué un saut 4 cm plus haut que tous les autres athlètes pendant la saison. J'avais donc à cur de réaliser le concours qui allait me permettre de gagner le titre de Champion U Sports comme en 2018. Mon concours s'est très bien passé jusqu'à 2,08m, alors que j'ai réussi tous mes sauts au premier essai. À 2,11m, je me suis fait une petite frayeur en ratant mon premier essai avant de franchir la barre à mon deuxième essai. Malgré tout, cela m'a permis de gagner la compétition au nombre d'essais, car les deux autres compétiteurs encore en lice ont seulement passé 2,11m à leur troisième essai. Je souhaitais sauter 2,14m, mais cela ne s'est pas concrétisé. Par contre, cela faisait plaisir d'avoir un concours où plusieurs athlètes ont sauté au-dessus de 2,05m, car il est difficile de trouver cette profondeur au Québec.

Q - Depuis quelques années, tu fais preuve d'une belle constance avec plusieurs résultats entre 2,10m et 2,13m au saut en hauteur. Quels sont selon toi les défis que tu as à relever et les aspects que tu dois améliorer pour continuer ta progression et atteindre un niveau de 2,15m et plus. 

R - Un des défis principaux est de rester loin des blessures! Je suis plutôt chanceux sur ce point-là depuis le début de ma carrière en athlétisme, n'ayant pas eu de grosses blessures. Malgré tout, dans la dernière année et demie, j'ai dû composer avec une blessure récurrente au pied gauche qui a nécessité une injection et trois mois de pause.

L'autre défi est celui que tout autre étudiant-athlète rencontre, soit concilier sports et études de la meilleure des façons tout en gardant une certaine vie sociale et une bonne hygiène de vie en parallèle.

Les aspects sur lesquels je travaille afin d'améliorer mes performances dans les années à venir sont ma technique de saut ainsi que gagner en puissance afin de décoller du sol de façon plus efficace.

Un autre aspect est de participer à des compétitions où le niveau des sauteurs en hauteur se trouve autour de 2,15-2,20m, afin que cela vienne me motiver à sauter plus haut. En effet, il est souvent difficile de me motiver lorsque je me retrouve à sauter tout seul à partir de 2,05-2,10m. L'aspect mental est donc aussi une sphère sur laquelle je vais continuer de travailler.

Q - La situation actuelle en lien avec la crise de la COVID-19 complique la réalité des athlètes de haut niveau qui n'ont pas accès aux plateaux d'entraînement en plus de ne pas pouvoir se regrouper pour s'entraîner. Comment gères-tu la situation actuelle et quels conseils donnerais-tu aux autres athlètes québécois ?

R - Pour le moment, l'adaptation se passe plutôt bien. Alfredo (mon entraineur) m'a envoyé des entrainements que je peux faire devant chez moi afin de respecter la distanciation physique. Cela me permet de maintenir une bonne forme physique en cas d'une éventuelle saison estivale. J'ai aussi la chance d'avoir un matelas chez moi donc je suis en mesure de faire quelques sauts dans mon jardin.

Si j'avais quelques conseils à donner aux autres athlètes québécois en cette période de crise, je leur dirais de prendre le temps de découvrir de nouvelles activités qui peuvent être tout aussi efficaces que celles auxquelles ils sont habitués et de laisser parler leur imagination.

Aussi, n'hésitez pas à faire vos entrainements et de l'activité physique, car outre les bienfaits physiques, l'impact sur le mental est très souvent sous-estimé.

Enfin, en tant qu'étudiant dans un programme de la santé, je ne peux passer sous silence qu'il est primordial de respecter les consignes du gouvernement, de limiter le plus possible vos déplacements et de prendre soin de vous et de vos proches!

Bravo à Ariane et Émile ainsi qu'à leurs entraîneurs respectifs, Luc Lafrance et Alfredo Villar-Sbaffi.

All news