Top 10 de tous les temps en plein air : peu de mouvement en 2020, mais quelques belles percées
January 18, 2021
Par Denis Poulet
Il fallait s'y attendre, les classements des meilleurs Québécois de tous les temps en plein air n'ont guère bougé en 2020. Ils ont néanmoins frémi un peu, surtout en demi-fond, grâce à quelques compétitions de bon niveau qui ont démontré que quelques-uns de nos meilleurs coureurs, principalement des hommes, tenaient la forme malgré la pandémie.
Top 10 québécois de tous les temps en plein air
Jean-Simon Desgagnés (CAUL) apparaît comme le meilleur à ce chapitre. Le 13 septembre à Québec, il est venu près de battre le record de Paul Morrison au 5 km sur route, devenant le deuxième coureur québécois de l'histoire à passer sous les 14 minutes (13:59). Il s'est ainsi retrouvé en 2e place du classement, lequel apparaît pour la première fois dans ces statistiques avec le 10 km sur route.
Jean-Simon se démarque également parce qu'il est maintenant présent dans six épreuves du top 10 alors qu'il n'apparaissait que dans deux en 2019 (2e au 3000 m steeple et 9e au 5000 m). On le retrouve ainsi au 1000 m (6e à 2:24,40), au 1500 m (8e à 3:41,27) et au 3000 m (4e à 8:00,31), en plus du 5 km sur route, du 3000 m steeple et du 5000 m. Dans cette dernière épreuve, il a glissé d'un rang (10e à 13:54,01) même s'il y a amélioré son record personnel par plus de 2 secondes. C'est que William Paulson (CAUL), absent de ce classement en 2019, y a brillamment surgi à la 4e place en vertu d'un chrono de 13:40,32 au Sound Running Track Meet en Californie le 4 décembre.
William a d'autre part amélioré son record personnel au 1500 m, le portant de 3:36,86 à 3:35,59 le 31 juillet à Portland en Oregon, mais il reste au 2e rang derrière Charles Philibert-Thiboutot (CAUL). Ce dernier a démontré qu'il était loin d'être un coureur en déclin, même si son palmarès bien garni laissait penser que ses meilleurs jours étaient peut-être derrière lui. Il est toujours 2e au classement du 5000 m, mais il s'est approché très près du record de Paul Morrison (13:22,39 en 2007) en se classant 2e au Sound Running Track Meet du 4 décembre en 13:32,44. Par ailleurs, son incursion sur 10 000 m à Vancouver le 21 novembre a illustré une fois de plus sa polyvalence et sa volonté de toujours progresser : à 28:45,42, il est maintenant 3e au classement du top 10, non loin du record d'Alain Bordeleau (28:42,4 en 1984). Il vaut la peine de mentionner que Charles est présent dans huit épreuves, occupant le 1er rang au 1500 m, au mille et au 3000 m.
Deux autres athlètes masculins seulement se sont manifestés dans les classements du top 10. Saluons d'abord l'apparition de Félix Lapointe-Pilote (JAKO) au 10 000 m, où il a délogé Michel Brochu et Yves Sikubwabo, respectivement 9e et 10e en 2019. Félix est 10e en vertu de son résultat de 29:36,86 à la Soirée Rouge et Or du 21 août à Québec. Par ailleurs, le seul lanceur à avoir fait des flammèches chez les séniors (le junior Mathieu Massé-Pelletier et le cadet Liam Simard ont, eux, brillé dans leur catégorie) est Joey Lussier (CAUL), qui a inscrit un nouveau record personnel de 60,04 m au marteau le 17 juillet à Québec. Il est ainsi devenu le 7e lanceur québécois de l'histoire à dépasser la marque des 60 mètres.
Chez les femmes, les classements sont restés pratiquement intacts. Deux coureuses de fond ont heureusement levé la main pour faire savoir que, oui, malgré la COVID et un calendrier de compétitions fortement amaigri, il pouvait s'accomplir de belles choses. Melanie Myrand (CAVM) aurait bien aimé s'approprier le record québécois du marathon, mais c'est plutôt au 10 000 m qu'elle s'est illustrée. Le 21 août, à Québec, elle y a inscrit un record personnel de 33:44,66, bon pour la 5e place du top 10. De son côté, Élissa Legault (CAVD) a fait son entrée dans le groupe très sélect des 10 meilleures au marathon en se classant 9e du Fast is Fun Marathon le 4 octobre à Waterloo, en Ontario, en un temps de 2:39:07.
Au retour de la longue pause COVID-19, les athlètes d'élite québécois auront sûrement de nouvelles et nombreuses occasions de se faire valoir. Outre les championnats et les qualifications pour les grands rendez-vous internationaux, il y aura de quoi nourrir les ambitions. Le top 10 de plusieurs épreuves commence à s'empoussiérer sérieusement – on pense aux sprints et aux sauts chez les hommes, aux lancers chez les femmes –, les défis ne manquent pas.