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Les grandes figures de l'athlétisme québécois (5/8) : carmen ionesco – julie labonté – émilie mondor guillaume leblanc – charles lefrançois – frank lukeman

Athlétisme Québec

Les grandes figures de l'athlétisme québécois (5/8) : carmen ionesco – julie labonté –  émilie mondor guillaume leblanc – charles lefrançois – frank lukeman

 Par Denis Poulet 

Carmen Ionesco

Arrivée de Roumanie en 1973 à l'âge de 22 ans, Carmen Ionesco était déjà une lanceuse accomplie, mais c'est en tant que Québécoise qu'elle a réalisé la plupart de ses exploits. Évidemment, 7e au disque aux Jeux olympiques de Munich en 1972, ce n'est pas rien : les lanceuses à plus de 60 mètres n'étaient pas légion dans le monde à cette époque. Dans sa nouvelle patrie, Carmen a poursuivi sa progression, au poids et au disque, qui lui a notamment valu quatre championnats canadiens au poids et sept au disque. 

Aux Jeux du Commonwealth de 1978, à Edmonton, elle a remporté la médaille d'or du disque (62,16 m) et la médaille d'argent du poids (16,45 m). Aux Jeux panaméricains de 1979, à Porto Rico, elle obtint la médaille de bronze du disque (57,14 m). De calibre « olympique », elle dut cependant renoncer aux Jeux de Montréal en 1976, n'ayant pas encore acquis la nationalité canadienne, et à ceux de Moscou en 1980 pour cause de boycottage du Canada. Elle se reprendra en participant aux Jeux de 1984, à Los Angeles, mais, âgée de 33 ans et en déclin, elle ne pourra faire mieux qu'une 12e place au poids (15,25 m).

Au cours de sa carrière québécoise, Carmen Ionesco a inscrit pas moins de 11 records séniors du Québec au disque et au poids. En plus du record canadien du disque (62,72 m), toujours imbattu, elle a détenu le record canadien du poids (17,17 m) pendant 28 ans.

Fiche Carmen Ionesco 

 

Julie Labonté

Qui aurait dit qu'une petite fille de la Beauce deviendrait un jour championne universitaire américaine du lancer du poids et collectionnerait les titres de championne canadienne du poids et du disque? Le destin sportif de Julie Labonté s'est avéré exceptionnel au fil d'une carrière qui s'échelonne sur une douzaine d'années, de 2005 à 2016.

Julie a battu quasiment tous les records du Québec du poids (sauf le record junior de Lucette Moreau) et, première lanceuse canadienne de l'histoire à atteindre les 18 mètres, a détenu les records canadiens en plein air et en salle de l'engin de 4 kilos plusieurs années. Moyenne de ses dix meilleurs lancers : 18,07 m.

Julie a conquis son premier titre national en 2009, au poids, titre qu'elle a conservé six années consécutives. Entre-temps, elle remportait le championnat du disque quatre fois de suite, de 2011 à 2014.

C'est en 2011, alors qu'elle étudiait à l'Université de l'Arizona, qu'elle a connu ses meilleurs moments. Elle remporta cette année-là le championnat de la NCAA en salle et en plein air, puis le championnat canadien du poids et du disque, et se classa 17e du poids aux Championnats mondiaux à Daegu, en Corée.

Au niveau international, Julie a participé à pas moins de huit grands rendez-vous, incluant les Championnats du monde et les Jeux olympiques (2012 – 23e au poids). En 2008, elle a remporté l'or aux Jeux du Commonwealth jeunesse en Inde et, en 2014, la médaille de bronze aux Jeux du Commonwealth à Glasgow, en Écosse.

Fiche Julie Labonté

 

Émilie Mondor

Décédée tragiquement en 2006 dans un accident de voiture à l'âge de 25 ans, Émilie Mondor était un modèle dans le milieu de l'athlétisme. Volontaire et indépendante, mais en même temps généreuse et humble, elle exerçait un grand magnétisme auprès des autres athlètes. Celle qui préférait la route et le cross à la piste fut néanmoins la première Canadienne à franchir la barrière des 15 minutes au 5000 m. C'était aux Championnats du monde, à Paris, le 26 août 2003, quand elle se qualifia pour la finale en 14:59,68 min. En finale, elle se classa 12e en 15:02,36 min.

Cette année 2003 fut fabuleuse pour la coureuse de Mascouche. Elle remporta aussi le Championnat canadien du 5000 m et celui du cross-country, ainsi que le Championnat nord-américain du 5 km sur route (15:19 min). Aux Mondiaux de cross, à Lausanne, en Suisse, elle se classa 13e du cross court de 4 km. En outre, elle réalisa un formidable chrono de 8:44,53 min au 3000 m dans une compétition de la Golden League à Zurich, le 15 août; c'est toujours le record national U23.

En 2004, aux Mondiaux de cross, à Bruxelles, Émilie se classa 8e de l'épreuve de 8 km (cross long), son meilleur résultat en championnats du monde. Le lendemain, elle finit 13e du cross court, comme en 2003, mais son effort contribua à la médaille de bronze de l'équipe canadienne au total des points.

Le palmarès d'Émilie est impressionnant : cinq titres nationaux (1 au 1500 m, 2 au 5000 m et 2 en cross), trois titres consécutifs de championne nord-américaine du 5 km sur route, cinq records du Canada et 14 records du Québec toujours en vigueur, quatre trophées Athlétas. Mentionnons également ce temps de 31:10 min au 10 km sur route réalisé le 18 avril 2004 à Vancouver; c'était la 3e performance mondiale cette année-là.

Après des ennuis de santé en 2005 (problème d'ostéoporose prématurée), Émilie se rétablit et voulait réorienter sa carrière vers le marathon. Un sort funeste en décida autrement.  

Fiche Émilie Mondor

 

Guillaume Leblanc

La médaille d'argent de Guillaume Leblanc au 20 km marche des Jeux olympiques de Barcelone en 1992 compte parmi les très hauts faits d'armes de l'histoire de l'athlétisme québécois. C'était aussi l'apothéose d'une magnifique carrière de marcheur athlétique, amorcée à la fin des années 1970.

Guillaume a participé à trois Jeux du Commonwealth, récoltant autant de médailles, une de chaque couleur, incluant l'or au 30 km marche à Auckland, en Nouvelle-Zélande, en 1990. Il s'est d'autre part classé 8e du 20 km marche aux Championnats du monde de 1983, et 10e de la même épreuve aux Jeux olympiques de 1988. Sur la scène nationale, il a été champion du 20 km marche à six reprises.

Vingt-huit ans après sa retraite de l'athlétisme, Guillaume détenait encore trois records canadiens et 12 records du Québec. Vraiment, un très grand athlète!

Fiche Guillaume Leblanc

 

Charles Lefrançois

Charles Lefrançois est l'un des cinq « grands » sauteurs en hauteur de l'histoire de l'athlétisme québécois, les autres étant Robert Forget, Claude Ferragne, Alain Métellus et Kwaku Boateng. Digne successeur de Métellus, il a égalé le record du Québec en plein air (2,28 m) en 1996, puis l'a porté à 2,32 m en 1997, jusqu'à ce que Boateng le batte en 2000 (2,34 m). Par contre, il détient toujours le record du Québec en salle depuis 1998, soit 2,30 m. 

Le plus beau fleuron de la carrière de Charles est sans contredit sa médaille d'argent aux Jeux mondiaux universitaires de 1997 à Catane, en Italie. C'est là qu'il a atteint son sommet de 2,32 m. Il compte aussi une 4e place aux Mondiaux en salle de la même année (2,29 m) et une 6e place aux Jeux panaméricains de 1995 (2,15 m).

Charles a récolté six médailles aux Championnats canadiens, dont l'or en 1995. Il a aussi gagné la hauteur aux Jeux du Canada de 1993, à Kamloops, en Colombie-Britannique.

Fiche Charles Lefrançois

 

Frank Lukeman

Le Montréalais Frank Lukeman est passé à l'histoire parce qu'il a gagné une médaille de bronze aux Jeux olympiques de Stockholm de 1912 dans des circonstances inusitées. Au pentathlon (longueur – javelot – 200 m – disque – 1500 m), Lukeman se classa 4e avec 29 points, le même total que l'Américain James Donahue, mais on départagea les deux athlètes en calculant leur score à l'aide de la table de décathlon, ce qui favorisa l'Américain. Peu après, le gagnant du pentathlon (et aussi du décathlon), l'Américain Jim Thorpe, fut disqualifié sous prétexte de ne pas avoir respecté le statut d'amateur avant les Jeux. Le Norvégien Ferdinand Bie hérita de la médaille d'or, Donahue de l'argent et Lukeman du bronze. En 1982, le CIO réhabilita Thorpe, décédé 29 ans plus tôt, et lui rendit sa médaille d'or à titre posthume (de même que celle du décathlon). Les trois autres médaillés ne furent toutefois pas déclassés, conservant leur médaille de 1913 (Lukeman était cependant décédé en 1946). 

Lukeman était un athlète remarquable. Il avait précédemment participé aux Jeux olympiques de 1908, à Londres (100 m et longueur). Il avait gagné le championnat canadien du 220 verges, du 120 verges haies et de la longueur en 1910, et raflé le titre national du décathlon en 1912. Le Montréalais a été codétenteur du record canadien du 100 verges (9,8 s) de 1910 à 1922. Il a été admis au Temple de la renommée olympique du Canada en 1971.

Fiche Frank Lukeman

 

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Lucette Moreau – Lemlem Ogbasilassie – Sonia Paquette – Nicolas Macrozonaris – Alexandre Marchand – Alain Métellus

 

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