CHRISTIAN LECLERC ADORE COURIR CAR IL EN A BESOIN !

Article par Daniel Lequin

 

Dans la vie, on ne choisit pas ses parents.

Heureusement, plusieurs ressentent de la reconnaissance envers eux. Cependant, ce n’est pas généralisé.

C’est un peu ce qui est arrivé à Christian Leclerc.

Aujourd’hui, l’homme de 52 ans a fait la paix avec son passé.

Bref, il ne l’a pas eu facile.

Une enfance difficile qu’il a su traverser avec beaucoup de compréhension. Un grand vide  a meublé son existence durant son adolescence.

Il lui a fallu travailler fort mentalement pour se sortir la tête de l’eau. Et un jour, la course à pied est apparue dans sa vie, lui proposant un bel équilibre mais également, une belle échappatoire dont il avait grandement besoin.

 

HARCELÉ PSYCHOLOGIQUEMENT

À l’école, il se faisait harceler psychologiquement et ses fréquentations, c’était les rejets. « Il m’a alors fallu apprendre à composer avec moi-même et pour ce faire, j’ai dû traverser un long cheminement. »

Voilà la principale raison qui explique son adhésion à la course à pied. « J’y brûle mon énergie et je parviens à me détendre. Durant mon enfance, je m’évadais du foyer familial en vélo. Je pouvais être parti durant des heures à rouler dans les rues, sur des sentiers ».

Il se souvient des visites chez sa belle famille. « On ne faisait que manger. Je me suis retrouvé à 292 lb avec de la haute pression, un taux élevé de diabète et des maux de dos.»

Il décide alors de s’inscrire à un gymnase, histoire de s’activer. Il s’entraînait à se défoncer, sept jours par semaine. « Lorsque je me retrouvais sur le tapis roulant, les gens présents prenaient des paris sur moi à savoir combien de temps je pouvais tenir le coup. Après un an, je me suis retrouvé à 240 lb, très fier de moi. Même que ceux et celles qui riaient de moi, sont venus me féliciter ».

Toujours suivi par un thérapeute, il ne cache pas qu’il est sous médication pour sa bipolarité et qu’il a même dû visiter le département psychiatrique afin de bien contrôler cette médication.

 

 

 

 

 

 

TROIS DÉPRESSIONS

Il est demeuré avec sa femme durant 23 ans, une union qui lui a donné ses deux filles dont il est extrêmement fier, Coralie, 19 ans qui étudie en psychologie et Laurie, 14 ans.

Après trois dépressions, il raconte avoir tout perdu suite à son divorce. « Toutefois, ça va bien maintenant avec elle. J’ai mis le passé derrière moi et décidé d’avancer. »

Il a rencontré une autre femme par la suite. Il l’a quittée mais ils sont demeurés de bons amis. Sa bipolarité, des pensées compulsives et la Covid ont fait en sorte qu’ils ont dû traverser cette rupture. « Je n’ai aucune haine envers personne qui sont passées dans ma vie. Je suis capable de me pardonner »

Il court depuis maintenant 12 ans et est sous la tutelle de Karl Hébert. Célibataire depuis deux ans, il arrive à combattre la solitude. « La prochaine personne qui entrera dans ma vie devra m’épauler et nécessairement courir. J’adore cette discipline et j’en ai besoin. Il faut aimer ce que l’on fait. Je vais courir durant toute ma vie pour me garder vivant, oublier mes ennuis et éviter de tomber dans la déprime. »

Celui qui se prépare pour un premier marathon à l’automne prochain à Toronto termine ainsi : « Un jour, la personne que je veux devenir va peut-être regretter certaines décisions de son passé. Or, cette fois-ci, j’y serai sûrement mieux préparé ».

 

Article par Daniel Lequin

Crédits photo : Image libre de droit et gracieuseté Christian Leclerc