Montréal - Près de 35 000 coureurs ont profité de conditions atmosphériques idéales pour envahir les rues de la ville et célébrer la 25e édition du Marathon Oasis Rock'n'Roll de Montréal.

Les coureurs québécois ont pris avantage de ces conditions pour réaliser de belles performances. Nicholas Berrouard, de Shawinigan, remportait la victoire au marathon après une belle lutte entre lui et David Savard-Gagnon. Berrouard, 34 ans, a finalement réussi à se détacher peu après le 38e kilomètre pour atteindre le fil d'arrivée en 2h 26m 42s, son meilleur chrono à vie. Savard-Gagnon a vu ses efforts récompensés par une 2e position et un record personnel de 2h 26m 56s.

Nicholas Berrouard nous relate les détails de sa victoire en entrevue.

Geneviève Asselin-Demers, de Repentigny, a terminé première chez les femmes, avec un temps de 2 h 58m 57s. Elle a été suivie par la Lévisienne Joanne Normand, 18,3 secondes plus tard. 3859 participants, dont 1059 femmes, ont complété la distance.

Le demi-marathon, la distance la plus populaire avec 16 378 participants, s'est également avérée la plus relevée en termes de performances. Du côté masculin, trois coureurs de l'extérieur du Québec ont dominé la course. Après un départ assez rapide (14:58/5km, 30:20/10km), le Kenyan d'origine Daniel Kipkoech remportait la victoire en 1h 05m 46s, devant l'albertain Kip Kangogo (1h 06m 28s) et l'Éthiopien Berhanu Degefa (1h 07m 15s), du Toronto Olympic Club.

Entraîné par ce rythme de course rapide, le Québécois Maxime Lapierre terminait 4e avec un record personnel de 1h 07m 36s, Lapierre, qui avait fait le 10km de l'Université Laval en 31:27,6 une semaine auparavant, est passé presqu'exactement au même rythme (31:29) pour le 21,1 km de Montréal. En entrevue après la course, Lapierre se disait satisfait mais espère faire encore mieux à Philadelphie au mois de novembre.

Le montréalais Rachem Baghdad était heureux de son chrono de 1h 08m 29s, lui qui revient à la forme et se prépare pour le marathon de Toronto ou Casablanca, un choix qu'il n'a pas encore fait.

Manon Létourneau était aussi bien contente de voir la forme revenir. Victorieuse en 1h 19m 42s, un record personnel, l'athlète de Québec revenait d'une difficile année où elle a été ralentie par de l'anémie et du surentraînement. En entrevue après la course, Manon nous a confié qu'elle avait appris beaucoup de cette expérience. Lynda Gingras (1h 22m 59s) et Bianca Prémont (1h 23m 09s) ont terminé 2e et 3e de la course.

Tous les résultats de la journée.

L'événement sur deux jours en 2017

Avec les départs quasi-simultanés de quatre épreuves en trois points de départ différents et des parcours sillonnant plusieurs arrondissements de Montréal la même journée, l'événement exige une logistique de plus en plus complexe. ll semble maintenant que la croisssance de l'événement passe par une organisation sur deux jours.

La nouvelle, pourtant importante, est presque passée sous le radar. Vendredi, en conférence de presse, la Ville de Montréal a annoncé qu'à compter de 2017, le marathon Oasis Rock'n'Roll de Montréal se tiendra sur deux jours complets. Selon M. Dimitrios (Jim) Beis, maire de l'arrondissement de Pierrefonds-Roxboro et responsable des sports au comité exécutif, «c'est pour accueillir encore plus de coureurs d'ici et d'ailleurs que nous souhaitons contribuer à son expansion».

Ainsi, les organisateurs pourront maintenant en faire un véritable weekend de course à pied, semblable à celui d'Ottawa au printemps.

Décès d'une coureuse

Malgré toutes ces bonnes nouvelles, l'événement a été assombri par la mort d'une coureuse américaine âgée de 34 ans.

L'information a été diffusée après le marathon, car les organisateurs de l'évènement ont tout d'abord avisé la famille de l'athlète, aux États-Unis.

Le chef aux opérations d'Urgences Santé, Stéphane Smith, a précisé à La Presse Canadienne que la coureuse « s'est effondrée environ au sixième kilomètre ».

« À l'arrivée des paramédics, la dame était en arrêt cardiaque, a-t-il expliqué. Les paramédics ont tenté la réanimation; malheureusement, tout le long du transport jusqu'au centre hospitalier, il n'y a eu aucun changement. »

Ce n'est pas la première fois qu'un tel drame survient au marathon de Montréal. En 2011, un homme de 32 ans avait trouvé la mort après avoir subi un arrêt cardiaque durant l'épreuve.

Dimanche, un autre coureur « dans la fin quarantaine » a été victime d'un malaise cardiaque. « Il s'est effondré pratiquement au fil d'arrivée, a rapporté Stéphane Smith. On l'a réanimé sur place et par la suite transporté à la clinique où les médecins ont stabilisé son état. »

Le coureur a ensuite été conduit à l'hôpital. « Pour l'instant, son état est toujours critique, mais nous n'avons pas eu de mauvaises nouvelles », a mentionné M. Smith.

En tout, Urgences Santé a effectué une vingtaine d'interventions au cours du marathon, dont 16 transports vers des centres hospitaliers.

« Sur place, il y avait une clinique avec des médecins spécialisés, donc à l'occasion, nous pouvions y amener le patient », a-t-il ajouté.

En terminant, on doit se demander combien de participants faudra-t-il pour que les quotidiens montréalais s'intéressent à l'événement? 35 000 coureurs, ce sont aussi 35 000 histoires...