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Athlètes du mois d’octobre : élissa legault et benjamin raymond

Athlétisme Québec

Athlètes du mois d’octobre : élissa legault et benjamin raymond

Par Félix-Antoine Lapointe

Malgré le peu d'opportunités de compétitions durant le mois d'octobre 2020, deux athlètes Québécois se sont particulièrement illustrés en enregistrant d'excellentes performances sur 42.2km lors du Fast is Fun Marathon à Waterloo en Ontario. Élissa Legault a profité de cette compétition pour améliorer son record personnel de 11 minutes en enregistrant une performance de 2h39.07. Cela lui permet de maintenant occuper le 9e rang au classement québécois de tous les temps au marathon chez les dames. De côté masculin, Benjamin Raymond a complété son premier marathon en carrière avec un excellent chrono de 2h24.34. Ce résultat lui a permis de prendre le deuxième rang de la compétition.   

Questions-Réponses avec Élissa Legault    

Q - Félicitations pour ton excellence performance de 2h39.07 lors du Fast is Fun Marathon à Waterloo en Ontario. Ce résultat représente un record personnel de 11 minutes puisque ton ancienne marque était de 2h50.34 réalisée à Toronto en 2019. T'attendais-tu à un aussi bon résultat et comment expliques-tu ton impressionnante progression dans la dernière année.

R - En début d'année, ma réponse aurait été définitivement négative. J'étais censée courir le marathon de Boston en avril dernier, mais le côté positif de son annulation a été de me permettre d'avoir une longue préparation pour un marathon d'automne. J'ai pu travailler mon endurance et augmenter progressivement mon volume hebdomadaire. À la suite de mon 10 000m à la Soirée Rouge et Or, c'est Mélanie Myrand qui m'a fait réaliser que courir sous 2h40 était possible et c'est à partir de ce moment-là que je me suis préparée physiquement et mentalement pour ce temps.

Q - En plus d'obtenir un excellent résultat au marathon cette année, tu as bien fait sur la piste à l'été 2020 avec des chronos de 9:45.19 au 3000m et de 34:38.42 sur 10 000m. Dirais-tu que ton entraînement a été prioritairement orienté vers le marathon cette année, ou est-ce que tu visais à la fois d'obtenir de bons résultats sur piste et sur route ?

R - Je me définis comme une marathonienne. Si ce n'était que de moi, je ferais uniquement des entraînements orientés vers le marathon, car ce sont ceux que je préfère. Claude David, mon entraîneur, m'a fait comprendre qu'il est important de travailler la vitesse même en étant marathonienne. Alors, nous avons des périodes d'entraînement où le volume diminue et où nous priorisons la vitesse.  C'est dans cette période que j'ai couru le 3000m et 10 000m. Ces deux courses faisaient parties de ma progression vers le marathon et je suis très heureuse d'avoir bien performé, j'ai même découvert que j'aime courir la distance du 10 000m !

Q - Sachant que tu as obtenu une progression marquée à 26 ans, quels conseils donnerais-tu à de jeunes athlètes qui débutent une spécialisation dans les épreuves d'endurance en athlétisme ?  

R - Les épreuves d'endurance demandent d'être patient. Si nous voulons avoir du succès, principalement à long terme, je trouve que c'est très important d'y aller progressivement. Le corps doit s'habituer au niveau de volume que le marathon demande et c'est d'année en année qu'on peut augmenter les kilomètres parcourus dans une semaine. Aussi, il est vraiment important d'écouter son corps. Si durant une semaine, une fatigue se fait ressentir, je trouve important de ralentir pour mieux repartir la semaine suivante. La préparation marathon est longue, nous avons amplement le temps d'être prêt ! 

 

Questions-Réponses avec Benjamin Raymond  

Q - Le 4 octobre dernier, tu as participé au Fast is Fun Marathon à Waterloo en Ontario. Il s'agissait d'un petit événement regroupant une quinzaine de coureurs. Peux-tu nous parler de comment tu es venu à participer à cette course et de comment l'événement était adapté afin d'offrir au coureur un contexte sécuritaire en temps de pandémie ?

R - J'étais inscrit à deux événements qui ont été annulés pour courir mon premier marathon avant de me tourner vers l'événement Fast is Fun Marathon à Waterloo. C'est Simon Lambert-Lemay avec qui j'ai fait mes longues sorties dans ma préparation marathon qui m'a mis la puce à l'oreille concernant l'événement en Ontario. J'ai écrit à l'organisateur à une semaine de la compétition afin d'avoir une place sur la ligne de départ. Il m'a répondu que c'était mon jour de chance, car il y a eu un participant qui venait de se désister. 

La course était sur une boucle de 1,7km d'un rang de campagne et tous les bénévoles portaient un masque. Nous avions une table de ravitaillement (bouteilles et gels) qui avait été déterminé en avance pour chaque coureur. Au départ de la course, nous étions placés en vague de 4 à 5 coureurs avec un 2m de distance et on portait le masque pour les premiers 20m de la course. C'était à se demander si nous devions le garder pour la durée de la course!

Q - Cette course représentait ton premier marathon en carrière et tu as obtenu un excellent résultat de 2h24.34. Maintenant que tu as complété ton premier marathon, comment décrirais-tu cette épreuve ? En quoi il s'agit d'une course différente des autres distances auxquels tu participes habituellement sur piste ou sur route ?  

R - Honnêtement, je ne savais pas à quoi m'attendre, je me lançais un peu dans l'inconnu même si j'ai couru quelques demi-marathons depuis 3 ans. Contrairement à des compétitions de 800m à 10 000m sur piste, le marathon est une épreuve où il est essentiel d'écouter ses sensations et d'être patient. J'ai encore beaucoup à apprendre sur la distance, même si ce fut une excellente expérience du début à la fin. Le fait de prendre des gels et des électrolytes est quelque chose de nouveau. Le marathon peut être catastrophique, car il faut que tout soit aligné pour courir rapidement sur cette distance. Un 800m ou un 5000m, tu peux en courir plusieurs par année sans problème, alors qu'au marathon, on se limite à une ou deux courses par année.

Q - Depuis quelques années, tu es éducateur physique dans la région de Montréal en plus de toujours être actif comme coureur compétitif. Comment concilies-tu ta carrière professionnelle avec ta carrière sportive et de quelles façons es-tu en mesure de transmettre ta passion pour l'athlétisme et la course à pied dans ton milieu de travail.

R - Je continue à courir compétitif, car je suis passionné à enchaîner les kilomètres semaine après semaine. Je crois également que c'est un bel équilibre et que c'est une belle façon de pouvoir montrer l'exemple au jeune d'être actif. J'avoue que c'est très différent que quand je m'entraînais en groupe à l'Université Laval, car je m'entraîne maintenant principalement seul. Cependant, je me joins à des séances de groupes à l'occasion pour rester motivé.

Je travaille comme éducateur physique au Collège Beaubois depuis que j'ai gradué à l'Université Laval en 2017. J'ai développé une équipe d'athlétisme au primaire et les jeunes participent à des compétitions du circuit des Premières Foulées Bruny Surin et au volet scolaire. J'ai également développé une équipe d'athlétisme au secondaire alors que les jeunes sont affiliés au civil avec le Club d'Athlétisme Dynamique de Laval pour participer au réseau de compétitions civiles et scolaires. Je trouve très stimulant de pouvoir redonner au sport de cette façon et surtout, de pouvoir développer des liens avec des jeunes dans un contexte compétitif.

Bravo à Élissa et Benjamin pour ces excellentes performances !   

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