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Les ''masters'' du saint-jean olympique, un groupe de vétérans pas comme les autres

Athlétisme Québec

Les ''masters'' du saint-jean olympique, un groupe de vétérans pas comme les autres

Par Bernard Lachance

St-Jean - Vous avez certainement vu, à quelques compétitions d'athlétisme, un groupe d'athlètes âgés entre 36 et 72 ans sur la piste avec le chandail blanc du St-Jean Olympique? Et vous avez aussi vu courir à l'occasion nos deux équipes de relais, hommes et femmes? Très possible car même si comme dans tous les clubs chacun est libre de faire les compétitions de son choix, les vétérans du Saint-Jean Olympique ont l'habitude de sortir en groupe à deux ou trois occasions par saison, question d'avoir du plaisir et de cimenter l'esprit de groupe tout en donnant le meilleur de nous-même lors de nos épreuves.

Le programme vétéran du St-Jean Olympique (CSJO)

À sa 49e année d'existence, tout en ayant formé de bons athlètes au gré des ans, le Club d'athlétisme Saint-Jean Olympique (CSJO) a ajouté à ses services un programme vétéran depuis 3 ans. Avant d'aller plus loin, je dois taire la rumeur qui circule peut-être encore dû au fait qu'en tant que responsable des vétérans à la FQA, j'y sois pour quelque chose. Il n'en est rien; mon rôle au sein du club n'est rien d'autre que celui de simple athlète.

L'initiateur et maître d'oeuvre du projet vétéran du club est nul autre que notre coach Yannick Le Mouël. Lui-même excellent athlète, Yannick mijotait ce projet depuis quelques années et a fini par le mettre en branle il y a un peu plus de trois ans. Depuis ce temps, le nombre de vétérans hommes et femmes affiliés au sein du club avoisine la quinzaine. Petit nombre encore mais, aussi surprenant que cela puisse paraître, le CSJO est le club québécois comportant le plus grand nombre de vétérans. Pas mal pour un club de petite ville à distance des grosses villes. Un nombre néanmoins suffisant pour former un groupe très varié quant aux épreuves pratiquées. Si la plupart des vétérans dans les autres clubs sont surtout des coureurs sur route - dont certains font de la piste à l'occasion, une tendance qui semble changer lentement -  le CSJO est avant tout un vrai club de piste dont ses vétérans pratiquent notamment les sprints, haies, demi-fond, fond, saut en hauteur, longueur, perche, javelot et disque.

Aux entraînements du mercredi soir sur la piste Pierre-Larose à Saint-Jean s'ajoutent des coureurs sur route qui viennent bénéficier avec nous d'un entraînement rigoureux sous la férule de Yannick qui nous fait "suer" (positivement bien sûr). La seconde partie de l'entraînement est spécifique selon chacun ses épreuves, sprints, haies, demi-fond... Et Yannick a le don, comme un vrai entraîneur de piste, de bien nous diriger comme un chef d'orchestre en accordant le temps et l'attention dont chacun a besoin pour corriger ses erreurs et progresser à son rythme.

Chanceux de faire partie d'un tel club, des entraînements optionnels et spécifiques peuvent s'ajouter durant la saison estivale selon les besoins et disponibilités de chacun et bien sûr de l'entraîneur qui n'est pas avare de son temps ni de ses énergies. Ne pouvant bénéficier d'une piste intérieure en hiver, l'entraînement se déroule dans le grand gymnase de l'école Armand-Racicot de novembre à avril. Nous pouvons alors nous entraîner et nous maintenir en forme à l'année longue avec relâches de deux semaines aux Fêtes et de trois à quatre de mi-août à mi-septembre. 

Le club comporte aussi des membres de l'extérieur de Saint-Jean qui comme moi, font 50 minutes de route pour aller s'entraîner avec le groupe. Loin vous dites? Mais, ça vaut le déplacement. On y va même quand on est blessé, une fois la phase aïgue passée pour reprendre le plus rapidement possible et ne pas perdre la forme pour un entraînement individuel spécifique de blessé, tout en côtoyant le groupe. 

Ce qui nous motive également est l'ambiance du groupe qui fait qu'on se sent presque coupable lorsqu'on manque un entraînement. Chacun met aussi la main à la pâte pour certaines tâches aléatoires notamment, sortir et ranger le matériel, réservations de chambres pour les compétitions à Toronto, le co-voiturage etc. Merci à Gino et son associé Pierre qui ont commandité nos chandails ainsi que les frais d'essence lors de nos voyages par le biais de sa compagnie Distribution DFM ainsi qu'à Julie qui a fourni sa camionette le plus souvent lors des déplacements à Toronto. Il y aussi Ève pour les réservations d'hôtel ainsi que Céline qui garde à jour la page Facebook du club. Sans oublier Yannick qui ne compte pas ses heures et ses énergies pour assurer notre progression et nos succès d'athlètes. Reconnaissance également à tous et toutes pour leurs implications diverses, si petites soient-elles ainsi qu'à Hélène Larose, notre présidente qui travaille souvent dans l'ombre et qui est disponible pour nous aider à l'entraînement des lancers. 

 Et puis...

Le titre de cet article dit bien que nous sommes un groupe de vétérans pas comme les autres. Mais nous aimerions bien être comme les autres ou que les autres soient comme nous, c'est à dire que d'autres clubs puissent avoir dans leurs rangs un nombre d'athlètes vétérans en nombre suffisant pour nous lancer des défis sur la piste, dans les relais à certaines occasions. Un jour peut-être?

Actuellement, si plusieurs clubs ont quelques vétérans dans leurs rangs, certains sont encore réfractaires à en prendre parmi leurs membres. Nous avons actuellement une trentaine de vétérans sans club (indépendants) parmi nos membres affiliés de la FQA et si la plupart de ceux-ci pouvaient trouver leur niche dans un club, tous seraient gagnants. En tant que responsable des vétérans à la Fédération, je suis souvent informé que certains n'aient pu trouver un club pour les accueillir et leur fournir un encadrement approprié alors, le cas échéant, ils n'ont d'autre choix que de demeurer indépendant avec les inconvénients que cela entraîne: frais d'affiliation plus élevés, pas de coach ou plus de frais lorsqu'ils recourent à un entraîneur privé, plafonnement de la progression vers la performance à moyen terme, pas de support, l'isolement, l'abandon éventuel etc.

Je termine en lançant un appel aux clubs de bien vouloir accepter les vétérans qui frapperont à votre porte. Si l'augmentation des vétérans est un phénomène encore nouveau au Québec, il est déjà bien implanté depuis longtemps ailleurs, en Ontario, aux USA, en France, Allemagne, etc. Et actuellement, avec la promotion  de l'activité physique et la pratique des sports comme saines habitudes de vie pour assurer une vie en santé et la longévité chez les adultes, nul doute que le nombre de vétérans va augmenter dans les années à venir. Quoiqu'un athlète vétéran ait des besoins et caractéristiques quelque peu différentes des plus jeunes, notamment dans le volume de travail et la récupération, il peut très bien s'intégrer dans un groupe d'entraînement avec des plus jeunes et, loin de constituer un fardeau pour un entraîneur, il ajoute une autre dimension au groupe tout comme le jeune apporte la sienne. Et comme un bon entraîneur adapte déjà la tâche selon les besoins de chaque athlète, nul doute qu'il peut s'adapter à un athlète vétéran. De plus, un club peut bénéficier de l'apport de vétérans dans ses rangs. 

Un vétéran est souvent une personne établie, qui a atteint une maturité, qui peut en plus s'impliquer dans votre club, que ce soit sur le conseil d'administration ou dans une tâche connexe.  Certains sont en affaires et peuvent possiblement devenir d'éventuels commanditaires etc. Bref, ne négligez pas vos jeunes car, c'est avec eux qu'on développe les talents qui mèneront loin, aux Olympiques pour certains mais, veuillez également ne pas fermer la porte aux vétérans qui vous sollicitent et apporteront une plus value dans votre club. Certains des athlètes vétérans du CSJO sont parents d'athlètes qui ont repris le goût à la compétition. Tenez, une petite suggestion pour vous entraîneurs; lorsque les parents de vos jeunes athlètes les amèneront à l'entraînement, pourquoi ne pas leur proposer de s'entraîner avec vous? En plus de se remettre ou garder la forme, c'est quand même mieux qu'attendre la fin de l'entraînement de son enfant dans les estrades, dans la voiture ou d'aller faire des commissions pour tuer le temps. Et pour ceux qui accepteront votre offre, une belle complicité parent-enfant risque de s'installer en plus du bénéfice que l'exercice leur apportera. Certains se découvriront peut-être des talents en dormance. Ils n'accepteront probablement pas tous mais ça ne coûte rien d'essayer.

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