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Nouveau! les 10 meilleures performances québécoises de tous les temps en salle

Athlétisme Québec

Nouveau! les 10 meilleures performances québécoises de tous les temps en salle

Par Denis Poulet

Montréal (22 novembre 2016) - Je suis très heureux de présenter à la famille athlétique québécoise les premiers classements des meilleures performances québécoises de tous les temps en salle.

En 2009, à l'occasion du 100e numéro de la revue Athlétisme et course sur route en format magazine, j'avais présenté une compilation des 10 meilleures performances québécoises de tous les temps dans les épreuves olympiques. La recherche n'avait pas été trop difficile puisque je disposais des classements des meilleures performances canadiennes de tous les temps en plein air, compilés par M. Cecil Smith, ainsi que des classements des 30 meilleures performances québécoises de tous les temps en fond et en demi-fond, compilés par messieurs Daniel Mercier et Dominic Binette en 1996. Le palmarès de 2009 n'était pas exempt d'erreurs et d'omissions, mais j'ai pu le peaufiner au fil des années subséquentes, y ajoutant des précisions comme la vitesse du vent et la date exacte des performances, et le mettant à jour chaque année.

Alors, pourquoi ne pas faire un exercice similaire pour les performances en salle?

J'espérais que quelque féru de statistiques se lance dans cette recherche, mais personne n'a offert ses services. Comme j'avais un peu de temps au début de l'été, j'ai entrepris, à titre de responsable du Comité des records, la vérification systématique de tous les records en salle à des fins de validation. Le Comité avait fait la même chose en 2012 pour les records en plein air, découvrant des dizaines d'erreurs et ressuscitant même certains records relégués aux oubliettes.

Je me suis alors dit que je pouvais faire d'une pierre deux coups en vérifiant l'authenticité des records et en classant les meilleures performances de tous les temps. Après tout, c'étaient les mêmes sources, soit les statistiques et classements québécois annuels, les archives de compétitions, les anciennes revues, les classements aux niveaux canadien et international. Sauf que... 

Les embûches

Les embûches furent nombreuses : pas de classements canadiens de tous les temps pour les épreuves en salle, plusieurs années manquantes dans les statistiques québécoises, des renseignements déficients certaines années, des imprécisions concernant le poids des engins ou la hauteur des haies, des gars classés parmi les filles (eh oui!), des performances impossibles ou peu crédibles... La rigueur n'a pas toujours été à l'ordre du jour dans la tenue des statistiques.

Et particularité de l'athlétisme en salle, la présence dans les statistiques de plusieurs étudiants étrangers ou d'autres provinces inscrits dans des universités québécoises qu'ils représentaient sur le circuit de compétitions universitaire. Fallait-il les inclure?

J'en ai discuté à quelques reprises avec Laurent Godbout, et nous nous sommes entendus pour ne les inclure que s'ils ont participé au circuit civil québécois et poursuivi leur carrière à titre de membre en règle d'un club civil au Québec; sinon, ils ne feraient pas partie du classement, mais on les mentionnerait quand même « à part ».

Il y avait aussi toute la question des chronos manuels, courants jusqu'au début des années 1980. Fallait-il les convertir? Après avoir pesé le pour et le contre, revu l'historique du facteur d'équivalence de 24 centièmes (encore plus aléatoire pour de courtes distances en salle que pour le 100 m en plein air), j'ai décidé de les exclure dans les courses de moins de 200 m.

Enfin, on courait fréquemment, dans les années 1970, sur des distances en mesures impériales (50 verges, 50 verges haies, 600 verges et mille, notamment). Fallait-il tenir compte de ces performances? J'ai cru bon de les ignorer parce qu'on ne dispute plus ces épreuves depuis près de 40 ans, sauf le mille, qui a même regagné en popularité ces dernières années.

Analyse

Que nous disent ces classements? Comme les classements en plein air, ils montrent l'évolution de l'athlétisme québécois, révélant notamment des périodes plus « fortes » dans certaines épreuves. Par exemple, les meilleurs sprinters québécois se retrouvent dans les années 1990-2000. En demi-fond, les coureurs québécois font très bien depuis quelques années, même si les années 1980 ont produit un lot de bons spécialistes qui restent encore très présents dans les classements. Nos meilleurs marcheurs se concentrent sur une vingtaine d'années (de 1983 à 2002); récemment, seul Marek Adamowicz en 2015 a trouvé le moyen de faire bouger un peu le classement. À la hauteur, on a un quintette exceptionnel, qui s'est déployé de 1977 (Forget et Ferragne) à 2000 (Boateng) en passant par 1984 (Métellus) et 1998 (Lefrançois); depuis, personne à plus de 2,11 m. La moitié des meilleurs lanceurs de poids concouraient dans les années 1970, mais nous avons une nouvelle génération d'hommes forts depuis une décennie, comme en témoigne le classement au marteau.

Chez les femmes, nos bonnes coureuses des années 1980 se démarquent en demi-fond, mais de plus jeunes ont réalisé de belles percées au cours des 10 dernières années. On court le mille davantage aux États-Unis depuis cinq ou six ans, ce qui explique l'allure très récente de ce classement dans une épreuve pourtant archaïque. Sur les haies, huit des 10 meilleures ont réalisé leur performance après 2000. On ne se surprendra pas non plus que les résultats des années 2000 et 2010 dominent à la perche et au marteau, puisque ces épreuves n'ont été introduites que vers la fin du siècle précédent. On pourrait croire la même chose du triple saut, mais on a Simone Lemieux à 12,84 m en 1993 et Brigitte Bigras à 11,87 m en 1989.

Plusieurs athlètes ont réalisé à la fin des années 1960 et pendant les années 1970 des performances qui ont tenu le coup jusqu'à nos jours. Certaines sont encore fort enviables aujourd'hui. Il vaut la peine de mentionner ces quelques figures du passé, souvent méconnues, qui ont ouvert la voie : Dan Biocchi (21,4 au 200 m en 1978), Bruce Roberts (47,79 au 400 m en 1978), Robert Forget (2,26 à la hauteur en 1977), Claude Ferragne (2,24 à la hauteur en 1977), Michel Charland (7,64 à la longueur en 1969), Richard Lacombe (15,33 au triple saut en 1976), Jacques Poirier (15,60 au poids en 1975), Francine Gendron (2:05,8 au 800 m en 1978), Anne Filion (1,80 à la hauteur en 1976), Lucette Moreau (15,84 au poids en 1978). La plupart auraient encore été champions provinciaux en 2016.

Classements perfectibles

Je n'ai aucun doute qu'il y a des omissions dans ces classements. Comme il manquait certaines années dans les statistiques de la FQA, il y a probablement quelques oubliés. Peut-être y a-t-il aussi des erreurs de date. Les résultats des compétitions qui durent plus d'une journée n'indiquent pas forcément la date exacte. Souvent les statisticiens choisissent alors la date du dernier jour de la compétition. C'est un manque de précision fâcheux.

Je vous invite à me signaler toute erreur ou omission. Toute performance proposée doit cependant être documentée : résultat officiel, classement, article de journal ou de revue... Il est également avisé d'indiquer le nom de la compétition, même s'il n'apparaît pas dans le classement. Ce renseignement peut aider à corroborer une performance.

Un gros merci à Laurent Godbout pour son soutien dans ce travail de pionnier.

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Top 10 en plein air : corrections et ajouts

À la suite de la dernière édition des 10 meilleures performances québécoises de tous les temps en plein air, on nous a signalé une importante omission au 3000 m steeple féminin. Les résultats de cette épreuve au dernier Ian Hume Invitation nous avaient échappé. Or, il se trouve que trois nouvelles venues ont réalisé des performances qui leur permettaient d'accéder au classement. Ce sont Laurianne Lépine (CSLS), maintenant 7e à 11:40,96, Ann-Sophie Beauchemin (CAUL), 9e à 12:01,52, et Mariana Longpré (CAUL) 10e à 12:07,95. De plus, Jade Bérubé (ENER) a amélioré sa position, passant de la 7e à la 6e place en vertu de son chrono de 11:35,59 dans la même course.

L'entraîneuse Hélène Larose (CSJO) se désolait pour sa part de ne pas retrouver dans le classement du javelot les bonnes lanceuses des années 80 et 90.  Or, elles en étaient absentes parce qu'elles lançaient l'ancien javelot, antérieur à 1999, plus avantageux que l'engin actuel. Nous avons pu retracer les huit meilleures de cette époque et les présentons maintenant dans un classement distinct. Même chose chez les hommes, où l'ancien javelot a été remplacé par le nouveau en 1986. Nous avons documenté trois performances de haut niveau avant 1986, dont deux à plus de 80 m. Elles apparaissent elles aussi dans un classement à part.

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