#mercicoach simon croteau
23 septembre, 2016
par Laurent Godbout
Dans le cadre de la Semaine nationale des entraîneurs du 17 au 25 septembre, la FQA rencontre cette semaine des entraîneurs québécois et veut souligner leur contribution essentielle au développement de nos athlètes et de l'athlétisme québécois. Aujourd'hui, nous vous présentons Simon Croteau, entraîneur au club d'athlétisme de Sherbrooke. Faites comme nous et dites #MerciCoach!
Simon, comme beaucoup d'autres entraîneurs, tu es un ancien athlète. Comment s'est passée ta conversion au coaching?
Je me suis fait prendre au jeu! Pendant quelques années, j'étais toujours athlète au club CAO2 Amiante avec André Garon. Même si ma priorité était portée vers mes performances d'athlète, j'ai commencé à donner un coup de main en 1997 pour dépanner. Et finalement, j'ai continué jusqu'en 2003. On ne peut pas vraiment dire que j'étais entraîneur. C'était surtout pour aider. J'ai pris ma retraite sportive du Vert et Or en 2002 quand j'ai débuté ma carrière d'enseignant et j'ai pris une année complète où j'ai coupé tout lien avec l'athlétisme. Après les Mondiaux Jeunesse de Sherbrooke en 2003, je voulais redonner du temps à mon sport et Richard Crevier, qui avait été mon coach universitaire, m'a ouvert la porte pour être du groupe d'entraîneurs en sprints au Vert et Or et au club de Sherbrooke.
Tu es maintenant directeur général à l'école secondaire de Bromptonville. Ton travail t'as obligé à faire des choix importants comme entraîneur?
Exact. Lorsqu'on m'a offert le poste de directeur adjoint en 2007, j'ai dû réfléchir à ce que je voulais faire comme entraîneur. Au début, je pensais continuer seulement comme entraîneur universitaire mais j'ai finalement choisi de demeurer avec le club. J'aimais bien entraîner les universitaires, mais ultimement, je n'étais pas capable de dire non aux jeunes du club qui étaient en développement. Les athlètes universitaires proviennent de diverses régions et sont souvent seulement de passage. Ma motivation principale de cette époque est encore la même aujourd'hui. Je croyais pouvoir avoir plus d'impact sur le développement à long terme de ces athlètes et je compare cela avec mon travail à l'école ou avec mes propres enfants.
Tu as toujours la même approche?
Oui. L'objectif c'est toujours l'excellence. Mais il y a peu d'élus et c'est très difficile de parvenir aux championnats du monde ou aux Jeux olympiques. Ce n'est pas tout le monde qui y parvient. Par contre, les apprentissages pendant le développement de l'athlète vers l'excellence vont leur servir toute leur vie. Personnellement, si on m'a offert un poste de direction à 27 ans ou de direction générale à 31 ans, c'est peut-être parce que ma vie d'athlète m'a appris à gérer mon temps et le stress. Ça m'a aidé à évoluer professionnellement. J'essaie de transmettre cette capacité aux athlètes.
C'est une belle récompense pour un coach de voir ses athlètes réussir dans la vie...
Je me posais parfois la question après avoir entraîné Caroline Pfister vers l'équipe nationale junior. Est-ce que je vais garder la motivation à coacher des athlètes qui ne sont pas nécessairement de futurs membres de l'équipe nationale ou des athlètes de haut niveau? J'ai ma réponse souvent et c'est la plus belle récompense quand j'entends un athlète après une belle performance ou un record personnel me dire Wow! Tu m'avais dit que j'allais faire ça et je l'ai fait! C'est aussi une belle récompense quand un athlète avec qui tu as longtemps été lié t'écrit pour te dire qu'il a reçu une bourse d'études ou qu'il partage une bonne nouvelle sur sa famille ou son emploi.
Tu es un coach d'abord ou un fan d'athlétisme?
Je suis un fan d'athlétisme plus que tout. Le jour que je vais arrêter d'entraîner, je vais continuer à suivre le sport. C'est vraiment une passion pour moi. Quand j'ai obtenu un poste plus administratif, j'avais moins le côté pédagogique que j'ai avec les athlètes mais j'étais toujours aussi accroché au sport.
Tu es toujours associé comme coach au club de Sherbrooke. Combien d'athlètes sont à ta charge?
La club a maintenant une structure plus intéressante. J'ai maintenant un vingtaine d'athlètes à ma charge. Au début, j'avais des athlètes de tous les groupes de disciplines et on courait partout. Avec la nouvelle structure du club, j'ai maintenant plus d'athlètes dans des épreuves du 400 mètres au 5000 mètres dans un groupe hétérogène. J'aime bien la façon dont le club a évolué. Nous avons des bénévoles pro-actifs. Par exemple, certains membres du conseil d'administration n'ont plus d'enfants qui font de l'athlétisme et sont quand même là pour aider le club.
Comment tu vois ton coaching au cours des prochaines années?
Il y aura une évolution dans mon coaching, c'est certain. Je ne cacherai pas que j'ai des inquiétudes par rapport à mes enfants. Si mes enfants choisissent un sport, est-ce que je devrai choisir entre leur sport et le mien? Ma blonde est d'une grande aide et j'essaie déjà de trouver les mécanismes pour une transition en continuant à offrir des services de qualité. Déjà, on a commencé le team coaching au club avec Marc-André Roy. Ça va bien parce que j'ai coaché Marc-André et on se comprend. Mais la collaboration entre nous ne sera pas une porte de sortie, ce sera une ouverture pour faire une autre activité. Tant et aussi longtemps que je pourrai le faire, je serai là à 100%. Je ne veux pas juste envoyer un plan d'entraînement et être là seulement une fois par semaine. Ce serait malhonnête d'être juste disponible quand ça m'adonne.
Et dans ton groupe d'athlètes, tu as une Maïté Bouchard qui a connu une belle saison!
Maïté? Je ne suis pas surpris par ses résultats. Elle a un potentiel comme j'en ai ai rarement vu. Je savais que physiquement elle avait les capacités pour aller de plus en plus vite. Nous savons aussi qu'elle doit apprendre à gérer son stress et à être plus constante en compétition. Elle a eu une bonne année et a atteint un niveau intéressant avec 2:03.50 au 800 mètres. Il y a encore beaucoup de travail à faire, mais pour la première fois, je peux parler des olympiques avec une athlète, On peut parler de ça froidement car je pense que c'est réalisable. Il y a eu au cours des cinq six dernières années un effet Melissa Bishop. Il faut prendre un engagement commun vers 2020 et si elle pense que je peux continuer à l'aider, ce n'est pas une utopie.