Athlètes du mois de février : laurence côté et jean-simon desgagnés
16 mars, 2020
Par Félix-Antoine Lapointe
Montréal, 16 mars 2020 - Au courant du mois de février 2020, Laurence Côté et Jean-Simon Desgagnés ont enregistrés deux nouveaux records du Québec en salle lors de compétitions présentées à Boston. Du côté de Laurence, c'est au 1000m qu'elle a amélioré son propre record du Québec avec une performance de 2:38.77 réalisée lors du Boston Last Chance le 28 février. Lors de cette course, elle a pris le second rang derrière l'olympienne américaine Kate Grace qui a remporté la compétition en 2:35.49. Pour sa part, Jean-Simon a amélioré de quelques centièmes la marque provinciale au 3000m anciennement détenue par Charles Philibert-Thiboutot en arrêtant le chrono à 7:53.21 lors du David Emery Valentine le 15 février.
Questions-Réponses avec Laurence Côté
Q - Le 28 février dernier, tu as enregistré une performance de 2 :38.77 au 1000m en salle à Boston. Ce résultat améliorait ton propre record du Québec de près de deux secondes. Peux-tu nous parler du déroulement de cette course ? Comme spécialiste du 800m durant la saison en plein air, tu participes souvent à des courses de 1000m durant la saison en salle, est-ce que tu apprécies cette épreuve et comment est-ce que tu penses que des courses de 1000m durant la saison en salle peuvent t'aider à devenir une meilleure coureuse de 800m durant la saison estivale ?
R - Oui effectivement je crois que de performer sur une distance plus longue que celle de prédilection est important dans la périodisation de l'entraînement. Il est difficile de garder une forme physique spécifique au 800m pendant plusieurs mois. Comme il reste beaucoup de temps à la saison, mon entraîneure et moi avons fait très peu d'entraînements pour le 800m mais beaucoup d'entraînements plus longs. Avec quelques semaines avant le début de la saison extérieure, je me retrouve donc avec la forme physique rêvée pour commencer les séances spécifiques et prête à m'amuser sur 800m.
Q - Depuis quelques années, tu es basée à Victoria au centre national d'Athlétisme Canada. Comment décrirais-tu l'environnement dans lequel tu évolues et peux-tu nous parler de ton groupe d'entraînement ?
R - Mon départ vers Victoria m'a permis de me concentrer à 100% sur l'athlétisme et l'entraînement. Le centre national d'Athlétisme Canada requiert un engagement et une discipline absolue de la part de ses athlètes, mais nous procure en contrepartie le support d'experts qui nous permettent d'optimiser notre potentiel et nos performances.
Q - À tes débuts en athlétisme, tu as obtenu de relativement bons résultats sur la scène provinciale, mais rien ne laissait présager que tu serais éventuellement une des meilleures coureuses au pays. Comment expliques tu ta progression des dernières années et quels conseils donnerais-tu à de jeunes athlètes québécois ?
R - Je crois que d'avoir été une coureuse avec un développement plus lent m'en a appris beaucoup sur les tactiques de courses et sur la discipline. En étant une athlète de milieu de peloton, j'ai appris à chacune de mes compétitions à travailler avec la synergie de la course, à rester en contrôle et relaxe ainsi qu'à voir et exécuter les bons dépassements aux bons moments. J'ai également appris à travailler extrêmement fort pour chacun de mes résultats (bons ou mauvais). Je dirais aux jeunes athlètes québécois de croire en vous et en vos rêves. C'est la partie la plus difficile et probablement la plus effrayante, mais une fois que tu prends vraiment confiance et que tu crois en ton potentiel, c'est le moment où tu deviens capable de prendre les bonnes décisions et d'aller chercher un focus supplémentaire à l'entraînement et au quotidien.
Questions-Réponses avec Jean-Simon Desgagnés
Q - Ta performance de 7 :53.21 au 3000m à Boston représente un nouveau record personnel par un peu plus de cinq secondes et il s'agit également d'un nouveau record du Québec chez les seniors. Peux-tu nous parler du déroulement de cette course ? Étais-tu confiant d'obtenir une aussi bonne performance avant l'épreuve ?
R - Les dernières semaines d'entrainement au retour des fêtes s'étaient très bien déroulées. À chaque séance, la forme progressait et je sentais tranquillement que je serais prêt pour une bonne compétition. En effet, quelques entrainements clés concoctés soigneusement par mon entraineur ont su me mettre en confiance et laissaient présager au mieux. Ainsi, c'est avec de bonnes sensations, une forme convaincante et en sachant que j'étais capable de quelque chose de bien que je me suis présenté à cette épreuve. Pendant la course, le plan était clair : s'accrocher au peloton et suivre la meute; le train, comme on dit. Dans ces conditions, je me suis placé directement en 4e position et j'y suis resté, non sans effort, en enchaînant des tours en 31 secondes. Enfin, j'ai terminé avec un solide dernier 200m pour bien clore le tout. C'est une performance qui est très satisfaisante et montre que je suis sur la bonne route. C'est toujours un honneur que de se savoir détenteur d'un record du Québec toutes catégories confondues.
Q - Le 29 février, tu as représenté le Canada lors de la Coupe Panaméricaine de cross-country à Victoria en terminant au seizième rang de cette épreuve de 10km. Comment s'est déroulée ta course lors de cette épreuve de 10km cross-country ? Bien que tu sois un spécialiste d'athlétisme et plus spécifiquement de 3000m steeple, est-ce que tu apprécies participer à des compétitions de cross-country ?
R - Cette compétition de cross-country était une très belle expérience et c'est réellement dans cette optique d'apprentissage que je m'y présentais. En effet, participer à une compétition de cross-country en plein mois de février et au milieu d'une saison d'athlétisme intérieure bien remplie amène son lot de défi (et surtout demande à maitriser plusieurs distances à la fois). Cependant, aller représenter son pays sur la scène internationale est toujours un honneur et une activité mémorable. Cela dit, le parcours était très abrupt et difficile, c'est donc une course assez lente qui s'est déroulée à Victoria. Nous sommes tous partis sur un rythme conservateur, mais ce fut tout de même une fin de course bien tenace. Comme mentionné précédemment, les courses de cross-country sont toujours très enivrantes et plaisantes à disputer. L'aspect de temps disparait quelque peu et la dynamique de « course » prend toute son importance. Bien que la saison d'automne soit consacrée au cross-country plus assidûment, c'est toujours plaisant d'y remettre les pieds en plein hiver afin de brasser les cartes.
Q - Suite à tes excellentes performances à l'été 2019 au 3000m steeple, tu es considéré comme un candidat qui pourrait se qualifier aux Jeux Olympiques en 2020. Dans quelle mesure ce nouveau statut change ta réalité ? Comment entrevois-tu ta saison en plein air 2020 ?
R - Bien que ce nouveau statut puisse avoir un impact sur mes compétitions, j'aime bien dire qu'il ne faut pas changer une recette gagnante. Je garderai donc le fonctionnement des années passées tout en faisant ce qui est en mon pouvoir pour mettre les meilleures chances de mon côté pour me qualifier pour les Jeux Olympiques. Au moment d'écrire ces lignes, la saison d'athlétisme en plein air vient d'être totalement chamboulée en raison du COVID-19... D'une compétition à Stanford, à un camp d'entrainement à Flagstaff, tout est paralysé pour l'instant. Ainsi, la solution actuelle est de s'entrainer, se mettre en forme, et bien, lorsqu'il y aura des courses nous irons franchir la ligne en des temps records !
Félicitations à ces deux athlètes à qui on souhaite bon succès pour la saison estivale 2020.