Katherine surin, athlète du mois d'avril
7 mai, 2015
Par Laurent Godbout
MONTRÉAL - Remise des blessures qui l'ont ralenti au cours des deux dernières années et maintenant aux études à l'université du Nevada à Reno, Katherine Surin montre une belle progression depuis le début de l'année 2015. La cadette de la famille Surin a connu toute une saison en salle, améliorant à deux reprises le record junior québécois en salle du 400 mètres. Ce printemps, la médaillée des Jeux du Canada 2013 entreprenait la saison en plein air avec la même énergie, portant son record personnel à 54.36 sec.
Sa persévérance et ses récents succès lui valent aujourd'hui la nomination d'athlète par excellence du mois d'avril.
Nous l'avons joint en semaine de préparation pour ses examens de fins d'année à Reno au Nevada.
Depuis tes débuts en athlétisme, tu as plus souvent qu'autrement dû vivre avec les blessures. Dans les moments les plus durs, as-tu pensé abandonner? «Non,même s'il y a eu des moments plus difficiles, ça ne m'est jamais passé par la tête. En 2014, je n'ai rien pu faire pendant six mois et demi du mois de mars jusqu'à octobre et je voulais montrer que je pouvais passer au travers.»
Quelle était la nature de ces blessures? «Au début, on pensait que c'était un problème à l'abdomen. Ma physiothérapeute m'a envoyé pour une échographie du bassin et ils ont vu des fractures de stress aux deux hanches. Mon père m' a amené chez un orthésiste et nous avons fait faire des orthèses et talonnettes. Je porte maintenant des orthèses en tout temps. J'en ai pour mes spikes, mes souliers de course, mes souliers de ville et même pour mes souliers à talons hauts!»
Quand as-tu décidé de prendre le chemin des États-Unis? «Même quand je jouais au tennis, j'ai toujours voulu aller aux États-Unis. J'avais 14 ans quand j'ai commencé l'athlétisme et je voulais ça.»
Et comment as-tu choisi Reno, Nevada? «J'ai visité quatre universités. J'ai su tout de suite que Reno était la bonne place. En Arkansas, l'équipe est forte mais il y avait moins de chance de voyager pour les compétitions. À El Paso (UTEP), je n'aimais pas beaucoup la ville. Oklahoma était un bon choix, mais je n'aurais peut-être pas eu autant d'occasions de voyager. Nevada-Reno était une plus petite équipe, tout le monde se connaît et le programme acamédique (commerce international) m'intéressait.»
Comment se sont passés les premiers mois à Reno? «Je me suis bien adaptée. Tout le monde a été très gentil avec moi, on faisait des barbecues. Ma coloc est une fille des Bahamas et on s'entend très bien. J'étais encore blessée quand je suis arrivée. L'entraîneur (Shantel Twiggs) m'a laissé tout le temps nécessaire pour recommencer à courir graduellement.»
En plus d'un record personnel au 400 mètres, Katherine a également couru deux autres meilleurs temps en avril. Au 100 mètres (12.11) et au 200 mètres (24.25).
Tu as eu une bonne saison en salle et tes débuts en plein air sont excellents. Quels sont tes objectifs pour l'été 2015? «Au début de la saison, je visais de courir dans les 54 secondes, mais comme j'ai déjà atteint ce but, j'aimerais maintenant être sur l'équipe canadienne pour les championnats panams juniors. Je crois que je suis capable de courir dans les 53 secondes.»
Est-ce que tu penses au record junior du Québec (53.07)? «Je ne connaissais pas le record. J'ai cherché au début de la saison. 53.07, c'est peut-être faisable mais je ne veux pas trop penser à ça.»
Tu as beaucoup joué au tennis dans ta jeunesse. Quel rôle a joué ton père dans ta conversion du tennis vers l'athlétisme? «Je ne voulais plus jouer au tennis. J'ai dit à mon père que je voulais faire de l'athlétisme. Il m'a référé à Nicolas Harel (Corsaire-Chaparal) qui m' a pris à mes débuts. Je pensais faire des 800 mètres, mais après une couple de mois, j'ai réalisé que je n'étais pas prête pour ça.»
Et maintenant que tu es au Nevada, quel est le rôle de Nicolas? «Chaque fois que je cours, je lui texte mes résultats et on communique encore. Quand je vais revenir au Québec en juin, je finirai mon entraînement pour les championnats canadiens avec le programme de ma coach universitaire et Nicolas supervisera mes entraînements.»