Le comité des records de la fqa a cinq ans
6 septembre, 2017
Par Denis Poulet, responsable du Comité des records
Montréal ( 5 septembre 2017) - Le Comité des records de la FQA a cinq ans. C'est en effet en août 2012 qu'il a fait son apparition, avec le mandat principal de valider tous les records du Québec dans toutes les épreuves.
En fait, en juin 2012, Laurent Godbout, alors directeur général de la Fédération, m'a demandé si je pouvais faire la vérification des records du passé et prendre en charge tout le dossier des records. On lui avait signalé plusieurs erreurs, et certains records manquaient de détails essentiels. Après réflexion, j'ai accepté, à la condition de pouvoir former un petit comité où siégerait au moins un représentant des officiels.
Les records font partie de la fonction de régie de la Fédération, et les officiels sont les mieux placés pour garantir les conditions dans lesquelles ils sont réalisés. En outre, j'entrevoyais plusieurs sujets de discussion et je me voyais mal décider seul de la validité d'un record, de l'admissibilité d'un athlète ou de la qualité d'arbitrage d'une épreuve.
J'ai eu le feu vert et j'ai formé le comité. Serge Turgeon allait être le représentant des officiels et Jacques Chapdelaine, le soutien technique issu du personnel de la FQA.
Politique des records
J'ignorais s'il y avait déjà eu une politique des records dans le passé, mais, chose certaine, en septembre 2012 il n'y en avait pas depuis une bonne vingtaine d'années. Or, il m'apparaissait indispensable de pouvoir baser nos décisions sur un texte en bonne et due forme, approuvé par le conseil d'administration.
Dès sa première réunion, le 22 août 2012, le Comité des records s'est penché sur un projet de politique des records, qui fut approuvé par le CA. Cette politique a été légèrement modifiée au fil des années, s'enrichissant notamment de dispositions plus précises et incorporant quelques nouveautés, comme les catégories espoirs et vétérans (voir ci-dessous).
Voir: Politique des records, édition avril 2017
Validation des records du passé
D'importants efforts ont été consacrés à la validation des records du passé. Jacques Chapdelaine a notamment accompli un travail de recherche minutieux dans les statistiques dès les premiers mois pour déblayer le terrain. À l'automne 2012, le Comité s'est réuni à trois reprises pour statuer sur les « vieux » records en plein air.
Bilan de ces premiers mois : 33 records invalidés pour des raisons variées. On parle de performance inexacte, de meilleure performance réalisée antérieurement ou postérieurement, de changement de règlement (par ex., déplacement du centre de gravité du javelot, modification de la distance entre les haies, élan avec planche d'appel sans zone), de l'âge de l'athlète non conforme (non admissible à la catégorie), de conversion erronée d'une performance initialement en mesure impériale, de moyenne de vent au-delà de la limite dans les épreuves combinées, etc.
Le processus de validation des records antérieurs à 2012 s'est poursuivi les années suivantes, incluant les records en salle. Difficulté majeure : quand on invalide un record, il faut lui trouver un remplaçant. Il y avait aussi plusieurs records vacants dans les relais. Il a fallu multiplier les recherches.
Plus de 90 % des records dans les catégories benjamins à séniors ont été validés. Les records « non validés », qui ont statut de records sous réserve dans la base de données des records, apparaissent quand même dans les listes publiées sur le site de la FQA, à titre de référence. On espère seulement qu'ils seront battus à brève échéance.
Deux nouveautés majeures
Le Comité des records a introduit deux nouveautés majeures dans le paysage athlétique québécois : les records des vétérans (à l'automne 2015) et les records espoirs (à l'automne 2016).
Les records des vétérans, ça voulait dire une possibilité de plus d'un millier de nouveaux records. Le comité créé par Bernard Lachance, responsable du dossier vétérans à la FQA, en a débusqué quelques centaines pour commencer. Il s'en ajoute des dizaines chaque saison vu la popularité grandissante de l'athlétisme pour vétérans.
L'ajout des records espoirs (20-22 ans) se fondait pour sa part sur l'existence de cette catégorie pour les prix Athlétas et de compétitions majeures U23 (Championnats nord-américains et Jeux du Canada, par exemple). Il a évidemment fallu se replonger dans les statistiques du passé pour trouver tous les records. Les listes sont pratiquement complètes maintenant, avec des records validés.
La question de l'admissibilité
Tout au long des cinq ans de vie du Comité, sans cesse est revenue sur le tapis la question de l'admissibilité aux records. On n'a retrouvé aucun document écrit dans le passé précisant les conditions d'admissibilité aux records, mais il y avait des politiques d'admissibilité pour le programme Excellence, les Jeux du Canada et d'autres compétitions impliquant des équipes du Québec.
Le Comité des records a choisi de s'aligner sur les exigences du programme Excellence, mais à plusieurs reprises on nous a posé des questions sur cette fameuse admissibilité aux records.
En fait, il y a deux écoles de pensée : pour certains, tout athlète membre d'un club québécois affilié à la FQA devrait être admissible, quel que soit son statut de citoyenneté ou son lieu de résidence. Pour d'autres, il faudrait être citoyen canadien et résider au Québec pour être admissible.
Le Comité des records se positionne entre les deux : pour être admissible à l'homologation d'un record du Québec ou d'une meilleure performance québécoise (MPQ), tout athlète doit, au moment de la réalisation de la performance :
- être membre en bonne et due forme de la Fédération, via un club affilié à la Fédération ou adhérant directement en tant qu'indépendant;
- être citoyen canadien ou avoir le statut de résident permanent au Canada;
- détenir une carte d'assurance-maladie de la RAMQ valide.
(Voir Article 3.1 de la Politique des records)
Saisi régulièrement de demandes pour modifier cet article dans le sens d'une plus grande souplesse ou d'une plus grande rigidité, le Comité des records a toujours maintenu son choix de départ. Ce choix s'inscrit d'ailleurs dans la tradition de reconnaissance des records québécois depuis la constitution de la Fédération à la fin des années 1960.
Pour d'autres questions qu'on a posées au cours des dernières années sur les records du Québec, voir Records du Québec Questions/réponses.
La base de données
Il se trouvait que le représentant des officiels au Comité, Serge Turgeon, était aussi un spécialiste de l'informatique. Dès le début, il a proposé la création d'une base de données spécifique aux records. Cette base de données, qu'il a lui-même montée et dont il assure la gestion, est opérationnelle depuis trois ans.
Les listes officielles qui sont publiées sur le site de la Fédération sont extraites de cette base. Celle-ci contient cependant des données qui ne sont pas présentées dans les listes, notamment les dates de naissance complètes des athlètes, les noms des compétitions où ont été réalisés les records ainsi que le statut de chaque record (en vigueur, en instance, en instance échu, échu, refusé, désuet). Les records qui n'ont pu être validés portent aussi la mention « sous réserve » ou « incomplet ».
Il est ainsi possible d'envisager la publication de listes plus détaillées un de ces jours. La base permet notamment de retracer l'historique de chaque record. Une bénédiction pour les historiens du futur! Merci, Serge!