Les québécois dans les grands rendez-vous internationaux : les championnats du monde
10 décembre, 2018
Par Denis Poulet
Voici le premier article d'une série portant sur la participation québécoise aux grands rendez-vous internationaux d'athlétisme. Cet article porte sur les Championnats du monde de l'IAAF. Les suivants seront consacrés aux Jeux panaméricains, aux Jeux du Commonwealth et aux Jeux olympiques.
Trente-trois athlètes du Québec ont eu le privilège de participer aux Championnats du monde en plein air de l'IAAF depuis l'instauration de cette prestigieuse compétition en 1983. C'est une participation modeste en nombre, mais certains résultats ont été remarquables, en particulier ceux de Bruny Surin, comme nous le verrons plus loin.
La représentation québécoise au sein de l'équipe canadienne a varié considérablement, avec un sommet de 28,5 % en 1995 (4/14) et moins de 10 % à sept Championnats. Le Québec a toujours eu au moins un représentant (un seul en 1997, 2007 et 2009), mais il n'en a jamais eu plus de huit (en 2001).
Bruny Surin a participé à tous les Championnats de 1991 à 2001, comptant donc six sélections consécutives. Cinq athlètes ont pris part à trois Championnats : Alex Genest (2011, 2013, 2015), Kimberly Hyacinthe (2011, 2013, 2015), Nicolas Macrozonaris (2001, 2003, 2005), Tina Poitras (1991, 1993, 1995) et Achraf Tadili (2003, 2005, 2007).
Les participants québécois aux Championnats du monde
Surin exceptionnel
Le palmarès de Bruny Surin aux Championnats du monde est vraiment exceptionnel : cinq fois finaliste du 100 m, deux médailles d'or (relais 4 x 100 m en 1995 et 1997), deux médailles d'argent (100 m en 1995 et 1999) et une médaille de bronze (relais 4 x 100 m en 1993). Si on ajoute ses deux titres mondiaux en salle sur 60 m (1993, 1995) et sa médaille d'or au relais des Jeux olympiques d'Atlanta (1996), on a un Québécois qui s'est magnifiquement illustré sur la scène mondiale, tous sports confondus.
Deux médailles de bronze pour Mahorn
Atlee Mahorn était aussi un sprinter remarquable. D'origine jamaïcaine, Mahorn s'est principalement développé en Ontario, mais il a résidé au Québec de 1991 à 1994 et pouvait donc être considéré comme un représentant de notre province durant ces années-là. Il avait déjà participé aux Championnats du monde de 1983 et 1987, mais c'est à ceux de 1991 et 1993 qu'il a obtenu ses plus grands succès. En 1991, il remportait la médaille de bronze du 200 m et en 1993, il était de l'équipe du relais canadien (avec Bruny Surin) qui se classa troisième. Soit dit en passant, c'est en demi-finale du 200 m à Tokyo qu'il réalisa un temps de 20,17, record du Canada (battu par Andre De Grasse en 2015) et du Québec (toujours en vigueur).
Gareau près du podium
Jacqueline Gareau est dans la mémoire collective la seule gagnante québécoise du marathon de Boston, mais elle s'est distinguée autrement sur la scène internationale, se classant notamment 5e au marathon des premiers Championnats du monde de 1983 à Helsinki en Finlande, en 2:32:35.
Les autres finalistes
Cinq autres athlètes du Québec ont été finalistes aux Championnats du monde. En 1999, à Séville, Kwaku Boateng s'est classé 6e au saut en hauteur (2,29); deux ans plus tard, à Edmonton, il terminera 9e (2,25). Rosey Edeh s'est également classée 6e en participant au relais canadien du 4 x 400 m en 1991 et 7e en finale du 400 m haies en 1993. Sixième aussi, Kimberly Hyacinthe dans le relais 4 x 100 m en 2017. Audrey Jean-Baptiste et Aiyanna-Brigitte Stiverne sont les deux autres, toutes deux membres de l'équipe canadienne qui a fini 7e au relais 4 x 400 m de 2015.
Autres résultats remarquables
Émilie Mondor : 12e au 5000 m en 2003
François Lapointe : 13e au 50 km marche en 1987
Alex Genest : 13e au 3000 m steeple en 2013
Odette Lapierre : 16e au marathon en 1987
Martin St-Pierre : 16e au 20 km marche en 1995
Pascale Grand : 21e au 10 km marche en 1991
Résultats complets de tous les Québécois aux Championnats du monde
Des modèles inspirants
Il faut le reconnaître, la participation québécoise aux Championnats du monde est généralement décevante. À chaque sélection, comme ce sera le cas l'an prochain pour les Championnats au Qatar, on souhaite qu'un fort noyau de Québécois soit retenu et que les sélectionnés ne soient pas appelés uniquement à jouer les figurants. Heureusement, l'histoire démontre que l'excellence québécoise peut y être en dépit du petit nombre.
Aussi, le niveau mondial est très relevé, la compétition est universelle comme jamais, nos athlètes doivent affronter de véritables pros. Même si les nôtres se présentent sans complexe, sachant fort bien à quel niveau ils se situent et peuvent performer, ils manquent souvent d'expérience. Il y a pourtant des modèles inspirants ici même, qui ont su se distinguer parmi les meilleurs du monde au cours des 35 dernières années.
Prochain article : Les Jeux panaméricains (à venir le jeudi 13 décembre)