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Patrick hanna, recordman canadien junior au triple saut

Athlétisme Québec

Patrick hanna, recordman canadien junior au triple saut

Par Laurent Godbout

Montréal - Avec une performance de 15,78 mètres au triple saut au International Youth Meet of Champions à Toronto le 5 décembre dernier, Patrick Hanna établissait un record canadien junior en salle qui pourrait tenir longtemps, très longtemps. Si la tendance des 40 dernières années se maintenait, il se pourrait bien que cette marque dure, comme les deux précédentes, une vingtaine d'années.

Hanna a conclu sa dernière année junior en puissance, améliorant la marque nationale détenue par Edrick Floréal depuis janvier 1985. Floréal, qui débutait alors sa dernière année junior, avait remporté la victoire au Dartmouth Relays avec 15,65 mètres. Avant cela, bien avant cela, c'est un autre québécois, Richard Lacombe, qui détenait le record junior en salle depuis 1976 avec 15,33 mètres. Hanna poursuit donc une tradition qui a débuté il y a quarante ans.

 

«Il y a des jeunes qui poussent et qui pourraient bien battre ce record plus vite qu'on pense», a dit le principal intéressé lorsque nous l'avons joint entre deux examens. Hanna a mentionné entre autres que son frère Frédéric ou Ivan Nyemeck pourraient bien être les prochains. «Même si au fond, j'espère qu'il tiendra longtemps», admet l'athlète du club Athletica.

Après l'été qu'il a connu, Patrick estimait pouvoir faire «dans les 15 mètres haut». 

«J'ai fait un pari avec mon entraîneur (Iouri Zrajevski), sans mettre l'emphase là-dessus, que je pourrais approcher le record avec une course d'élan normale, ce que nous ne faisons pas d'habitude à ce temps-ci de l'année. J'étais à 40 cm de la marque avec mon meilleur saut de l'été. Je croyais à mes chances d'améliorer mon record personnel même si tôt dans la saison.»

«Ceux qui étaient près de la piste à l'université York peuvent en témoigner, explique-t-il. J'ai commis cinq fautes de suite dans ce concours mais plusieurs étaient à plus de 16 mètres. Il a fallu que je contrôle ma course d'élan au sixième et dernier essai pour réaliser un bon saut.»

Hanna a vécu une première expérience internationale l'été dernier aux championnats panaméricains juniors à Edmonton et il aurait souhaité faire mieux qu'une huitième place à 15,26  mètres. «Oui, c'est certain que j'aurais aimé faire mieux, mais ç'a été une belle expérience. C'était ma première équipe canadienne, il y avait beaucoup de nouveau pour moi. J'ai compétitionné contre un niveau élevé. Il y avait le champion du monde junior et d'autres bons sauteurs. L'expérience me servira.»

Il semble que la performance record de Toronto lui ait ouvert les yeux. «J'avais des objectifs pour l'été 2016, mais je dois maintenant élever mes attentes. Je crois que je peux viser une place sur l'équipe canadienne pour les NACAC U23. Je crois aussi que je peux gagner des centimètres vers les standards d'excellence ou le carding et voir de nouveaux horizons.»

La veille de notre entrevue, le CIO annonçait qu'il allait possiblement, encore une fois, réviser le programme des Jeux olympiques pour 2020. Or, il se trouve que la marche et le triple saut soient les disciplines visées pour l'athlétisme (avec d'autres sports comme la nage synchronisée et le pentathlon moderne). Hanna n'est évidemment pas d'accord.

«La révision du programme olympique ne doit pas être quelque chose d'aligné sur les attentes du public ou les modes. La marche ou le triple saut, comme disciplines du premier sport olympique, ont beaucoup d'histoire et de tradition. On ne peut changer le programme de l'athlétisme comme ça. Je ne mentionnerai pas de sports mais à mon avis, il y a pas mal d'autres sports qui ne devraient pas être aux Jeux. Ça me choque un peu de voir comment on pourrait effacer des disciplines qui font partie de la tradition olympique.»

Avec la progression qu'il connaît, Patrick entre chez les seniors tout en poursuivant ses études en médecine. «Ça va mais c'est de plus en plus dur. Si les perfs continuent à s'améliorer, ça commence à m'inquiéter. Si je participe à des compétitions de niveau de plus en plus élevé, je devrai trouver des solutions. Pour l'instant, je n'y pense pas trop.»

 

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