Vers rio 2016: moments décisifs pour julie labonté
29 avril, 2015
Par Laurent Godbout
MONTRÉAL - La vie d'un athlète de haut niveau est parfois tumultueuse. À San Diego, samedi dernier, Julie Labonté a peut-être vécu un moment critique dans sa carrière. Après une performance qu'elle a qualifiée elle-même de «décevante», et surtout une absence de progression depuis 2011, certaines choses devaient changer. À 463 jours des Jeux olympiques de Rio de Janeiro 2016, le moment est venu de prendre une nouvelle direction.
Nous l'avons joint cette semaine après une séance d'entraînement à son domicile de Tucson, en Arizona.
«Oui, j'étais déçue de ma performance à San Diego, mais il faut dire que j'avais fait un gros entraînement la veille et je n'avais presque pas d'énergie pour lancer», explique l'athlète de Ste-Justine. Avant la compétition, Julie nous avait expliqué non sans difficultés qu'elle s'était brouillée deux mois auparavant avec son entraîneur Craig Carter, qui l'avait entraîné au cours des cinq dernières années à l'Université de l'Arizona.
Deux jours après la compétition de San Diego, il semble que les choses se soient arrangées entre Labonté et Carter. «Craig (Carter) est venu me voir après la compétition et il m'a dit qu'il voulait m'aider. Depuis quelques mois, je travaillais avec lui pour la technique et avec Justin Rodhe pour le programme d'entraînement.»
Dans ce partage des tâches, il semble qu'une confusion se soit installée dans le groupe. «Craig intervenait souvent dans l'exécution du programme et ça ne passait pas. Avec Justin, nous avions décidé de changer tout le programme d'entraînement, dit la médaillée des Jeux du Commonwealth. Au lieu de travailler avec des charges lourdes, tout se fait maintenant en explosion et en vitesse.»
Après un mois de brouille, il semble que les ponts aient été refaits entre Julie et Carter. «Nous avons eu une bonne discussion cet après-midi, et je crois que les choses vont se replacer. Les deux sont très bons et j'espère que la collaboration va reprendre.»
Depuis quelques semaines, Justin Rodhe, cet ex-lanceur canado-américain, a voulu tester Julie pour voir comment elle réagissait à certains entraînements. «J'ai deux séances d'entraînements par jour, 5 jours par semaine. Entre les deux séances, je dois prendre beaucoup de repos. Si je ne me repose pas ou si je suis prise par d'autres activités, je suis brûlée pour l'entraînement de l'après-midi.»
La décision de travailler avec deux entraîneurs vient avec une autre importante direction prise par Labonté. «D'ici les Jeux olympiques de Rio 2016, je me concentre sur le lancer du poids et je ne m'entraînerai pas pour le disque. J'ai terminé mes études universitaires et je m'entraîne à temps plein. L'année passée, j'ai été blessée presque toute l'année et j'ai obtenu mon meilleur résultat de la saison (17,59m) aux Jeux du Commonwealth dans la seule compétition où je me sentais à l'aise.»
Julie Labonté a eu 25 ans en janvier dernier et pense à une longue carrière en athlétisme. «Une lanceuse peut atteindre le peak à 32-33 ans. Je me sens capable de revenir dans les 18 mètres ou près de 19 mètres.» Julie est bien consciente que 19 mètres ne suffiront pas pour la mener sur un podium olympique ou mondial, mais elle souhaite revenir à un niveau qui la ramènerait parmi les douze finalistes.
À court terme, Julie Labonté compte bien bénéficier de l'expertise de ses deux entraîneurs en Arizona pour se qualifier pour les Jeux panaméricains et les championnats du monde de Pékin. En mai, elle participera à des compétitions en Guadeloupe et à Tucson, près de chez elle. Avec des standards de 17,75 mètres pour les Mondiaux et 17,80 mètres pour les Jeux olympiques, elle garde ces deux objectifs dans la mire sur la route vers Rio de Janeiro.