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Yves sikubwabo, le meilleur en novembre

Athlétisme Québec

Yves sikubwabo, le meilleur en novembre

Par Laurent Godbout

Montréal (30 novembre) - Il a d'abord remporté avec brio le championnat provincial sénior de cross à Lennoxville pour ensuite dominer le championnat national universitaire et mener ses coéquipiers du Rouge et Or de l'Université Laval au titre canadien SIC sur les Plaines d'Abraham. Samedi dernier, à Kingston, il concluait une formidable saison de cross, aidant le Club d'athlétisme de l'Université Laval à remporter le premier titre national par un club québécois de l'histoire chez les séniors masculins.

On pouvait donc difficilement trouver de meilleur candidat que Yves Sikubwabo au titre d'Athlète du mois de novembre de la FQA.

Yves, tu es arrivé au Québec à l'automne 2015 après plusieurs années passées à Ottawa et à Guelph. Qu'est-ce qui t'as motivé pour ce déménagement vers Québec?

Comme tu sais, j'étais en Ontario depuis six ans. Je voulais quelque chose de nouveau. Comme un changement de culture, la langue, l'école. Je pensais que Québec était un bon choix pour moi pour avoir tous ces changements.

Au niveau de l'entraînement, est-ce que tu t'attendais à de grands changements ou si tu pensais que cela allait être assez semblable à ce que tu faisais précédemment?

J'ai senti un grand changement dans mes entraînements et dans les courses que je faisais. Je me sentais mieux qu'avant. En général, j'ai bien aimé les changements.

Peux-tu me résumer les principaux changements que cela a donné pour toi?

Le premier changement a été la manière qu'on approche les entraînements. Je me sens bien dans les entraînements, mais s'il y a quelque problème qui surgit, on peut discuter de ce qui se passe et c'est ça qui est différent.

Donc, c'est en fait une question de communication?

Oui, mais c'est aussi parce que s'il y a un problème on cherche la réponse ensemble. Avec le coach donc, je pense que c'est 50-50 et c'est quelque chose qui m'aide beaucoup.

L'été dernier, tu as réalisé de bonnes performances, avec des records personnels sur les distances de 1500 et 5000 mètres? Est-ce que tu t'attendais à connaître un automne aussi intéressant?

Pendant l'été, j'ai fait beaucoup de courses. Ça s'est bien passé et j'ai fait des meilleurs chronos personnels. À partir de ça j'ai pensé que l'automne allait être bon pour moi.

Il m'a semblé cet automne que tu étais très en contrôle pendant tes courses et que tu prenais les décisions d'une personne qui semblait très en confiance...

Oui, on peut dire ça. Ce que je faisais dans les courses était un bon reflet de ce je faisais dans les entraînements. Avec Félix ( Félix-Antoine Lapointe), on en discutait pendant les entraînements et il me voyait aller et me disait que je pouvais faire la même chose dans les courses. C'est pourquoi dans les courses, lorsque je décidais de faire quelque chose, je me disais que c'était la même chose qu'à l'entraînement et que j'étais confiant d'y arriver. À chaque course, j'ai fait la même chose et ça fonctionnait.

Est-ce que tu as fait des choses plus difficiles à l'entraînement cette année ou si tu as simplement suivi le même genre de programmation que tu avais l'année dernière?

Je n'ai pas fait de choses exceptionnelles. J'ai simplement fait ce qu'on a fait depuis l'année dernière mais mon corps s'est habitué. Il n'y a pas eu de changements, j'ai fait pas mal la même chose.

Tu as gagné au championnat provincial, tu as ensuite gagné au championnat canadien universitaire et la fin de semaine dernière à Kingston au championnat canadien civil, tu as terminé 13e. Qu'est-ce qui a été différent à Kingston pour toi comparativement aux deux autres courses?

Mentalement, c'était la fin d'une longue saison et quand tu finis les CIS, on avait mis beaucoup d'énergie à penser qu'on pouvait gagner les CIS, à tous les entraînements tu penses à ça. Tu finis et tu gagnes comme tu l'espérais et tu te dis, j'ai déjà réussi tout ce que je voulais. C'est une approche différente et c'est difficile ensuite de te concentrer et te dire «Ok, je veux gagner les nationaux». Les nationaux ont été difficiles mentalement et donc je ne pense pas trop à ça.

Quand tu es arrivé à Québec, est-ce que tu t'es senti bien dès le départ ou si tu as eu besoin d'une période d'adaptation?

Ce n'était pas difficile parce que je connaissais déjà les gens avec qui j'allais m'entraîner. J'en avais connu quelques-uns lors des championnats CIS avant, nous allions manger ensemble et ça s'est bien passé quand je suis arrivé à Québec.

Ton français n'était pas aussi bon que maintenant! Après ton arrivée au Canada en provenance de ton pays d'origine, le Rwanda, est-ce tu avais déjà appris le français avant de venir ici?

J'ai appris le français à l'école primaire. Mais je ne le parlais qu'à l'école et quand je retournais chez moi je parlais l'autre langue alors ça n'aide pas. Je suis arrivé ici et je parlais un peu mais comme j'étais à Ottawa, j'ai appris rapidement l'anglais et je perdais un peu mon français. En arrivant ici, j'avais encore les bases pour reprendre.

Tu étudies donc en Génie Physique à Laval. Comment te débrouilles-tu pour la langue? Ce n'est sûrement pas aussi facile, tu dois étudier et remettre des travaux en français. Ce n'est pas tout à fait comme d'avoir une conversation normale?

C'est vraiment difficile, à tous les jours. J'ai décidé cette année de prendre des cours de français. Je pouvais terminer mon bacc en Mathématiques mais j'ai décidé de prendre quelques cours de français et je pourrai ensuite terminer mon Génie Physique.

Ton entraîneur a mentionné que tu serais plus souvent sur les distances de 5 000 mètres et 10 000 mètres l'été prochain. Avec ce que tu as fait cet automne en cross, à quel niveau estimes-tu être capable d'aller sur ces distances?

C'est lui qui va organiser tout ça pour que je puisse faire des 5 000 et des 10 000 mètres. Je pense que dès cet été je suis capable de faire 13 min 30 s et peut-être autour de 29 min, 29:10 au 10 kilomètres.

L'été dernier, tu avais fait 14:05 mais tu n'en avais fait qu'un seul..

Oui, c'était seulement mon deuxième 5 kilomètres sur la piste. Il y a donc encore beaucoup à faire et si je fais plus de 5000 mètres sur la piste, je pense que je peux améliorer ça.

Ça sera très intéressant. Yves, on te souhaite un bon hiver...

Merci. J'étais ici l'hiver dernier. Je suis habitué maintenant et je sais à quoi m'attendre!

 

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