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TOUT A BASCULÉ APRÈS LE DÉCÈS DE DAPHNÉE

Athlétisme Québec

TOUT A BASCULÉ APRÈS LE DÉCÈS DE DAPHNÉE

Article par Daniel Lequin

 

Daphnée n’avait que 5 ans lorsqu’elle est décédée d’un cancer du cerveau.

On le dit : Les parents ne devraient jamais survivre à leurs enfants. Imaginez le drame, imaginez la tristesse pour les parents.

Julie Boutin a sombré dans un profond chagrin et des ennuis de consommation sont venus envenimer une situation qui était déjà très ardue à traverser.

Elle a bien voulu revenir sur ces moments douloureux car aujourd’hui, elle a vaincu et présente le contrôle parfait de la situation. Ses démons, elle est parvenue à les faire disparaître définitivement et aujourd’hui, c’est un nouvel élan qui s’offre à elle.

Native de Saint-Gilles de Lotbinière où elle y réside toujours, elle dit : « Je suis une femme de campagne ! », souligne-t-elle dans un timbre de voix qui dénote une grande et belle vivacité. Mais, ça n’a pas toujours été le cas.

À l’âge de 13 ans, elle a fumé sa première cigarette. Jusqu’au jour où elle est allée se coucher, tellement elle avait mal aux poumons. Le lendemain matin, elle faisait le choix de cesser de fumer et elle n’a plus jamais accepté de griller une autre cigarette par la suite.

 

LA PRÉSENCE DE WILYAM

La bière, le vin, elle adorait mais sans pouvoir garder le contrôle. « Je ne pouvais pas m’arrêter à une seule bière ou un simple verre de vin. Ça dérapait toujours. »

Puis, il y a eu son amie qui l’a invitée à venir courir. « Sur le coup, je ne comprenais pas. Elle ne cessait de répéter que cette pratique allait m’aider. Elle avait tellement raison ! »

Hyperactive, Julie ne cache pas qu’elle doit bouger continuellement. C’est un besoin qu’elle ressent. Et il y a aussi son fils Wilyam qui a pesé lourd dans la balance. « Je tenais à le voir grandir. Heureusement qu’il était là pour m’aider. »

Cela fait maintenant 8 années que Julie pratique la course à pied et participera à son 7e marathon à Rimouski cet automne afin d’y célébrer son 50e anniversaire de naissance. D’ailleurs, un an seulement après ses débuts, elle prenait part à son premier marathon !

Elle n’a jamais suivi de programme. « Je déteste suivre une recette lorsque je cuisine alors, encore moins quand je cours. Un plan, je trouve ça plate. J’y vais au feeling, pour moi-même, sans vraiment d’objectif. »

Par contre, ça ne l’empêche pas d’amasser des podiums à l’occasion, tant pour un dix kilomètres, un demi-marathon ou même un marathon !

 

TU CONSOMMES CAR TU SOUFFRES

Il ne se passe pas une journée sans qu’elle ait une pensée pour sa fille Daphnée. « Son urne est dans sa chambre et régulièrement, je vais la voir. Je sais qu’elle me regarde, qu’elle m’entend, qu’elle me guide. »

Présentement au summum de sa condition physique, celle qui travaille dans l’entretien ménager et qui dispose de ce fait de son propre horaire, profite du moment présent et tente du mieux qu’elle peut de ne pas se mettre de pression inutile. Elle marche, elle fait du vélo, du ski de fond, c’est sans arrêt, elle bouge.

Elle ne cachera pas que parfois, elle est tentée. Elle se connait et agit donc en conséquence. À ce moment-là, elle se parle sérieusement et s’oblige à chausser ses souliers de course pour partir. « Je bénéficie d’un excellent cardio malgré toutes ces années de fumeuse. »

Si elle ne peut courir pendant deux jours consécutifs, son caractère en est affecté. D’ailleurs, elle avoue qu’elle a dû tasser des gens dans son entourage qui pouvaient l’influencer dans la mauvaise direction, le tout pour parfaire son cheminement.

Puis, Julie a dit une phrase qui s’avère important à retenir à mon avis. « On ne doit jamais perdre de vue que les gens qui consomment comme je l’ai déjà fait, souffrent énormément, qu’ils sont malheureux. Jamais, au grand jamais, je ne changerais la vie que je mène présentement. »

 

Article par Daniel Lequin

Photos : Gracieuseté Julie Boutin

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