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Mario Saint-Amand : L’ami qui m’a inspiré à courir 100 marathons

Mario Saint-Amand : L’ami qui m’a inspiré à courir 100 marathons

Article par Daniel Lequin

 

J’avais le goût de vous parler d’un personnage que j’ai rencontré lors d’une entrevue pour RDS alors que je rédigeais des articles sur la course à pied pour leur site Web.

Je veux parler du comédien Mario Saint-Amand, celui qui a joué le rôle du chanteur Gerry Boulet dans le film qui retrace sa vie et projeté au grand écran.

Il y a quelques années, Mario avait découvert la course à pied. Il s’y donnait à fond comme dans tout ce qu’il entreprend d’ailleurs. Suite à mon entrevue, nous avions convenu d’aller s’entraîner sur les pistes du Mont-Royal car à l’époque, il résidait à Montréal.

On jasait de divers sujets. Puis, il m’a posé cette question : « Est-ce que tu cours des marathons ? »  Je lui avais répondu dans l’affirmative. Il a enchaîné : « Tu en as combien à ton actif ? » Il faut dire que je ne calculais pas vraiment le nombre. J’avais une petite idée et c’est pour cette raison que je lui avais dit, un peu plus de 70. Il n’a pas répliqué.

 

L’ÉVEIL

Plusieurs secondes plus tard, il a rebondi : « Quoi ? Hey, tu n’es pas loin du chiffre 100 ». Effectivement.  Honnêtement, je ne l’avais pas réalisé. Il a ajouté : « Je vais t’accompagner pour les autres marathons et ce, jusqu’à ton 100e. Je vais faire un documentaire sur cette mission ».

J’étais ravi et étonné à la fois.

Lorsque je suis rentré à la maison, j’ai raconté cette anecdote à ma mère Pasquale qui en passant, adore Mario, le comédien. Elle me disait qu’à ses yeux, c’était l’un des meilleurs au Québec. « Il ne sera pas capable de te suivre », a-t-elle répliqué, du tac au tac. « Ben voyons, il est plus jeune que moi et meilleur coureur », lui ai-je répondu.

Je ne comprenais pas son argument. « Il ne sera pas en mesure de te suivre », m’avait-elle répété.

Qu’à cela ne tienne, nous avons commencé l’aventure. Je ne me souviens plus exactement combien nous en avons courus, aux alentours de cinq sûrement. Puis, est arrivé celui du Petit Train du Nord.

Lors de cette journée, j’accompagnais l’humoriste Maxim Martin qui courait son premier marathon. Nous sommes donc partis tous les trois. Après cinq kilomètres, Mario a déguerpi, comme une fusée.

  

SUR UNE CIVIÈRE

J’ai terminé les 42 km avec Maxim. Après avoir franchi le fil d’arrivée, je suis allé rejoindre Pasquale qui m’attendait comme toujours. Je voulais m’informer si elle avait vu Mario. « Oui, ça fait un bout de temps qu’il a terminé ».

 

 

 

 

Je ne le voyais pas. Je lui ai alors demandé à quel endroit il se trouvait ? Elle m’a répondu : « Jette un œil à l’infirmerie, je pense que tu vas le trouver sur une civière.» Mario était hypothéqué.

J’avais d’autres marathons prévus pour la suite et il ne pouvait m’accompagner, trop indisposé. J’ai dû admettre à Pasquale que finalement, elle avait raison.

Je suis des plus reconnaissants pour celui qui fera un retour cet automne au petit écran dans la série Indéfendable. C’est grâce à lui si par la suite, je suis parti en mission pour conclure mes 100 marathons, Il est responsable de mon éveil.

 

DÉCÈS DE MA MÈRE

Nous avons traversé d’heureux moments ensemble. Durant ces années-là, ma mère traversait une dure période. Mario était venu courir à la maison pour un entraînement et ma mère vivait alors ses derniers moments à l’hôpital.

Après l’entraînement, je devais me rendre à son chevet et Mario tenait absolument à m’accompagner.

Ma mère adorait Mario Saint-Amand.

Lorsque nous sommes entrées dans la chambre, le personnel infirmier avait fait en sorte qu’elle ne souffre plus et je savais qu’elle en était à ses derniers moments.

Mario lui tenait la main lorsqu’elle a rendu son dernier souffle et ce moment, je vais m’en souvenir toute ma vie.

Juste cette scène vous démontre toute la personnalité de Mario. Ses valeurs humaines, sa compréhension de la vie en font un être formidable.

Je lui serai toujours reconnaissant pour ce qu’il a fait pour moi. Je suis fier et privilégié de le connaître.

Article par Daniel Lequin

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